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Reporter, témoin des faits

[Droit de réponse] À quand la fin de la haine perfide et viscérale contre le Président Ahmed Sékou Touré ?

Même quand on décide d’arrêter de parler dans ce pays, l’attitude de certaines personnes vous contraint parfois à briser le silence. Je viens de lire une tribune de Thierno Monenembo intitulée : « Terre des diables ». Comme à son habitude, il s’attaque vertement au père de l’indépendance de notre pays ainsi qu’aux autorités actuelles.

Dans cette élucubration, le passage qui a le plus retenu mon attention est là où Monenembo affirme sans dose de retenue que la Guinée n’est pas une terre des hommes, mais plutôt une terre des diables. Je cite : « Le sanguinaire Sékou Touré n’a rien laissé d’humain à notre société. » Plus loin, il affirme : « Terre des hommes ? Non, non, plutôt terre des diables ! »

Si Sékou Touré n’a rien laissé d’humain à notre société, ce ne sont pas non plus des animaux qu’il a laissés en Guinée.

Non, Thierno Monenembo, nous n’avons pas gagné notre indépendance sous le sceau de la furie et de l’autodestruction. Mais bon, nous comprenons parfaitement votre réaction. Un ancien collabo ne peut rien dire de bon des indépendances.

Mais, une chose est sûre, c’est que le vaillant peuple de Guinée reste reconnaissant à l’homme du 28 septembre 1958, ainsi qu’à ses œuvres. Ce ne sont aucunement des agissements de quelques égarés qui terniront son image.

Que veux-tu enfin ? N’y a-t-il pas d’autres sujets que d’invectiver nuit et jour le père fondateur de notre Nation, Thierno Monenembo ? Pourquoi ne pas s’orienter vers l’avenir ?

Les patriotes guinéens me chargent solennellement de te demander quand est-ce ta haine contre le Président Sékou Touré finira ? Comment sauver ton âme de cette haine ? Que veux-tu réellement ? Qu’on déterre le Président Sékou Touré ?

Le Président Ahmed Sékou Touré est mort il y a de cela trente-huit (38) ans. Pourquoi continuer à baver sur une personne qui n’appartient plus qu’au passé ? Il faut sortir de cette situation, Thierno Monenembo.

De son vivant, ils n’ont rien pu contre l’homme du 28 septembre 1958. Malgré cela ils continuent, même dans leurs derniers soupires, leur haine contre AST. D’ailleurs, cette haine devenue même héréditaire dans certaines familles, apportera quoi à cette belle Guinée que nous voulons tous aujourd’hui ?

Dans une autre tribune controversée, pleine d’incohérences, intitulée ‘’Mon témoignage sur la mort d’Ahmed Sékou Touré, père de l’indépendance de la Guinée ’’, Monsieur Tidiane Soumah, plus connu sous le nom de Tidiane World Music, affirme, je cite : « le cercueil du Président Ahmed Sékou Touré qui a été exposé au Palais du Peuple était vide ! »

Diantre ! Quelle est d’ailleurs l’opportunité d’une telle sortie aujourd’hui ? Pourquoi c’est maintenant qu’il brise le silence ? Après trente-huit (38) ans, c’est maintenant que Monsieur Soumah se rend compte qu’il était, à prendre avec des pincettes, dans l’équipe de surveillance du corps du Président AST dans la salle du palais du peuple ?

Bon, mettons-nous dans sa logique qu’il a été témoin oculaire de cet évènement, comme il le dit lui-même dans sa tribune. Mais, honnêtement, si le cercueil était vide comme il le dit, pourquoi la délégation qui était autour du cercueil accepterait-elle de l’ouvrir pour faire passer à tour de rôle les différentes délégations, sachant bien que le corps du Président Ahmed Sékou Touré n’y était pas ?

Monsieur Soumah dit quelque part : « seuls les gardes du corps du Président et des officiers de la garde royale du Maroc étaient autorisés à être autour du cercueil.» Comment lui, un enfant de dix-sept (17) ans, a pu tromper la vigilance de tous ces gardes pour jeter coup d’œil dans le cercueil ? Le grand Imam qui a procédé au lavage mortuaire avait donc trompé le peuple de Guinée ?

Il soutient plus loin qu’ : « à l’annonce de la mort du Président Sékou Touré, une foule compacte est descendue dans la rue pour marcher de Gbessia en direction de la Mosquée Fayçal. » Ce qui n’est pas vrai. C’est plutôt le jour de l’arrivée de la dépouille le jeudi 29 mars 1984 qu’il y a eu cette foule dont il parle.

Le décès du Président AST a été annoncé le mardi 27 mars 1984 dans le journal national de 6h45’ de la Voix de la Révolution par le Premier Ministre, Monsieur Lansana Béavogui. Ce jour-là, il y a eu un silence de cimetière sur Conakry, et sur toute la Guinée, car beaucoup de personnes ne croyaient pas à la triste nouvelle. Certains témoins racontent même qu’on pouvait entendre ce jour des mouches voler sur la capitale guinéenne.

En clair, on n’a pas besoin de trop fouiller pour réaliser que cette sortie de Monsieur Soumah ne tient pas du tout la route. La maman nationale, Hadja André Touré l’a dit et redit que le corps de son mari est bel et bien venu en Guinée. Pourquoi certains guinéens continuent encore de soulever des polémiques autour du cercueil d’AST ?

Bon, pour Monsieur Tidiane World Music, ça se comprend largement. C’est certainement l’envie d’être compté parmi ceux qui connaissent l’histoire de notre patrimoine commun qui a conduit ce bavard comme une pie à calfeutrer cette histoire à dormir debout, un témoignage qui ne tient à rien du tout. Lui, il a vu en cette célébration de l’an 64 de l’accession de notre pays à l’indépendance une belle occasion pour se faire voir et se faire entendre. Une réalité bien guinéenne : certains prennent leurs hallucinations pour de la réalité !

Plus drôle encore, Monsieur Soumah invite à la fin de son écrit les guinéens à accepter une seule vérité. Quelle est cette vérité ? Celle qu’il vient de colmater là au sujet de l’exposition de la dépouille du premier Président guinéen ? Mon œil ouais ! Ce pays-là a vraiment des talents. Il ferait mieux de s’occuper de ses spectacles et laisser l’histoire aux historiens. Rire.

Sayon MARA, Juriste