Par Chahredine Berriah
« Le taux de participation ne m’intéresse pas. Ce qui m’importe est que ceux qui sortiront de l’urne détiennent la légitimité populaire qui leur permettra demain d’exercer le pouvoir législatif » a déclaré en substance Abdelmadjid Tebboune, le chef de l’Etat, le jour du scrutin du samedi 12 juin 2021.
Une maladresse ? Une bourde ? Depuis son « intronisation », le 12 décembre 2019, le président collectionne les absurdités, au point d’être la risée d’une majorité d’Algériens.
Cette déclaration se voulait une réplique irresponsable au peuple qui a massivement boycotté cette élection dont le taux de participation officiel est de 30,20%, à 20 heures, alors qu’à 19 heures, il n’était que de 14%. En une heure, le taux avait grimpé de plus de 16%, comme par magie.
Le plus grave, le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement pour la démocratie en Algérie (RND) qui ont mangé à tous les râteliers, cautionné tous les dirigeants successifs et mis à genoux le pays, ont été reconduits, avec le parti islamiste, le Mouvement pour la société et la paix (MSP).
Les nombreuses listes indépendantes, composées de jeunes cadres, de l’espoir algérien incitées à participer à « l’édification du pays » ont tout simplement été dupés « Nous avons été utilisés à notre insu pour donner du crédit à cette mascarade, c’est une honte ! » s’est exprimé avec dépit une jeune candidate de Tlemcen (ouest du pays).
« L’Algérie nouvelle » de Tebboune, remplaçant de Bouteflika, déposé par l’armée par le biais d’une présidentielle frauduleuse, se fait avec les mêmes pions de l’ancien régime, en fait le même, mais recyclé en pire.
Depuis les dernières 24 heures, les candidats indépendants et de petites formations politiques crient au scandale et jurent de faire des recours pour réclamer des sièges qui leur été volés. Mais, avoir recours à une justice à la solde du pouvoir en place, c’est reconnaitre la pègre mafieuse qui commande le plus grand pays d’Afrique.
Que d’argent et de temps perdus pour une élection dont les résultats étaient programmés à l’avance par le logiciel des dirigeants fraudeurs. On aurait pu s’en passer, puisqu’on retourne à la case de départ. Et vogue la galère !
C.B