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Erreurs, flatteries et impunité : les pièges de l’égo et les illusions du pouvoir [Par Tibou Kamara]

Il n’y a que Dieu qui soit parfait, mais l’homme n’est pas toujours condamné à l’erreur.

La démagogie est bon marché, car elle ne demande aucun effort ni talent particulier. La flagornerie court les rues parce qu’elle est rentable : « Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute », nous enseigne La Fontaine dans sa fable « Le Corbeau et le Renard ». Le genre humain se complaît dans la flatterie, qui permet, pour reprendre encore l’auteur français, à « la grenouille de se vouloir aussi grosse que le bœuf ». La critique, même lorsqu’elle est fondée et pertinente, déplaît et agace même les grands hommes : « Je n’ai d’estime que pour ceux qui me résistent, mais je ne peux pas les supporter », a confessé le Général Charles de Gaulle. Qu’en est-il alors du commun des mortels ?

Nous écoutons plus nos cœurs que nous n’obéissons à notre raison ; nous sommes plus proches de nos intérêts que nous ne le sommes des valeurs et des principes. Nous avons tous la même excuse : nul n’est parfait ! Ainsi, l’erreur est humaine, mais on ne peut en faire pour autant une « seconde nature ». Soit ! « Errare humanum est, perseverare diabolicum » (l’erreur est humaine, y persévérer est diabolique) : si l’on ne peut prétendre à la perfection, se complaire dans l’erreur ne peut se justifier indéfiniment.

Chacun peut commettre des fautes, mais il n’est pas donné à tout le monde de les reconnaître et de s’engager à réparer ses torts envers la société. En général, on est forcé de faire amende honorable seulement lorsque l’on est puni. La réhabilitation ne peut venir que lorsque l’on se donne une seconde chance. Mais, comme sous nos cieux l’impunité est souvent garantie, la tentation de recommencer demeure, surtout si l’on y trouve son compte.

Un pays n’est pas fait uniquement pour les œuvres de charité et ne peut se prêter à la mendicité publique. Un chef d’État n’est pas destiné à devenir une marchandise pour ceux qui voudraient en faire leur commerce ou leur gagne-pain, simplement parce qu’ils n’ont pas de métier ou refusent de vivre du fruit de leur labeur.

L’espace public n’a pas vocation à être une arène de jeux, encore moins une foire d’empoignes. C’est un domaine si sérieux qu’on ne peut en faire une scène de théâtre, voire un cirque géant pour le bonheur d’opportunistes nécessiteux et de politiciens besogneux. On doit réfléchir à sept fois avant de parler, afin d’éviter soigneusement d’être un sujet de railleries et de moqueries publiques, autant pour préserver son honneur que pour protéger la dignité, l’image, la réputation et l’avenir de ses proches.

On ne peut s’offusquer des points de vue, opinions ou prises de position des uns et des autres. On ne peut juger ni blâmer personne pour ses convictions, même si celles-ci semblent caméléonesques, épousant l’air du temps et constamment remises au goût du jour.

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On ne peut deplorer que le plagiat, car il est monotone d’entendre les mêmes refrains et de voir répéter les mêmes couplets. Si seulement de nouvelles voix pouvaient apporter un peu de fraîcheur… Les mêmes qui se trompent de combat et s’engagent sur des chemins interdits, c’est lassant et agaçant. Se tromper une fois peut être compréhensible, mais une seconde fois, c’est qu’on y a pris goût et croit en tirer un bénéfice. Dans un cas, on est excusable ; dans l’autre, on est impardonnable. Il n’est jamais trop tard pour qui veut bien faire, se racheter et apprendre de ses erreurs.

Il faut se répéter : « Je peux me tromper et parfois causer du tort, mais je m’efforce de m’améliorer », plutôt que de se persuader que « Pour survivre, je dois tromper, mentir et tricher » ou encore que « Je ne peux m’empêcher de nuire et je refuserai toujours de respecter l’éthique et la morale ».

Si l’on ne peut éviter les ennuis, il serait idiot d’aller les chercher. Face à une entreprise qui relève de l’impossible, mieux vaut s’abstenir !

Tibou Kamara

 

Farafinainfo à l’honneur : Le journaliste Chahreddine Berriah, lauréat