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FESPACO 2025 : une édition sous le signe de l’identité et de l’excellence

CINÉMA. Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) revient du 22 février au 1er mars 2025. Avec une participation record et un hommage spécial au Tchad, cette 29ᵉ édition met en lumière le cinéma africain, tout en rappelant les défis auxquels il fait face.

Par Marwa Sid’Ahmed, Journaliste Farafinainfo.com

Le FESPACO 2025 s’annonce historique, avec 1 351 films visionnés et 235 sélectionnés, issus de 48 pays. Un record qui témoigne de l’essor du cinéma africain. Cette année, le thème retenu, « Cinémas d’Afrique et identités culturelles », invite à explorer comment le cinéma reflète et valorise les cultures africaines dans un contexte de mondialisation. Le Tchad, invité d’honneur, sera au centre des attentions, avec une programmation spéciale dédiée à ses réalisateurs et à son industrie cinématographique en pleine croissance. Le FESPACO n’est pas qu’un festival : c’est une vitrine de la créativité et de la diversité du cinéma africain. Des documentaires aux longs-métrages de fiction, les œuvres sélectionnées explorent des thématiques variées, allant des traditions locales à des problématiques contemporaines telles que l’exil, la résilience ou encore l’écologie. Parmi les productions très attendues, plusieurs films produits par des réalisateurs africains de renom, mais aussi une vague de jeunes talents qui promettent de surprendre et d’innover.

Une célébration et un appel à l’action 

Face à ces défis, des initiatives se multiplient. Outre le rôle du FESPACO comme plateforme de visibilité, des programmes de formation et des coopérations internationales renforcent les capacités des professionnels du secteur. De plus, l’essor des plateformes numériques offre de nouvelles opportunités de diffusion et de financement. Le FESPACO 2025 ne se limite pas à célébrer le cinéma africain. Il rappelle aussi l’urgence de développer des politiques culturelles ambitieuses et de soutenir les créateurs locaux. Alors que Ouagadougou s’apprête à accueillir des milliers de festivaliers, ce rendez-vous est une opportunité pour réaffirmer que le cinéma africain n’a pas seulement un passé glorieux, mais aussi un avenir prometteur.

L’émergence de réalisateurs acclamés à l’international, comme Abderrahmane Sissako ou Mati Diop, montre que le talent africain est reconnu mondialement. Cependant, pour que cette reconnaissance profite pleinement au continent, des efforts concertés sont nécessaires.

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Les défis persistants du cinéma africain 

Malgré cet enthousiasme, le cinéma africain continue de faire face à des obstacles majeurs liés aux financements limités et à la dépendance extérieure. En effet, la production cinématographique africaine souffre d’un manque de financements locaux. Les réalisateurs doivent souvent se tourner vers des sources étrangères, qui, parfois, influencent le contenu de leurs œuvres. Aussi, une fois les films produits, leur diffusion reste un défi. Les infrastructures de distribution sur le continent sont insuffisantes, et de nombreux chefs-d’œuvre ne parviennent pas à atteindre les écrans africains. Il faut reconnaître que dans certains pays, la liberté d’expression des artistes est entravée. Les sujets sensibles, comme la politique ou les droits sociaux, sont souvent censurés, limitant la capacité du cinéma à être un véritable miroir des réalités africaines. Enfin, la conservation des archives du cinéma africain reste vulnérable, avec peu de ressources pour la conservation et la numérisation. De nombreux films historiques risquent ainsi de disparaître, certains sont irrécupérables.

M.S.A

 

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