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Reporter, témoin des faits

Guinée : 63 ans après l’indépendance, le Portrait d’une Guinéenne, pas comme les autres !

Dossier – Célébration de l’indépendance de la Guinée – Elle n’est pas scolarisée et a opté pour un métier, qui n’attire pas grand monde pour ainsi dire beaucoup de femmes. Depuis plus d’un an, elle a quitté un salon de coiffure pour atterrir dans un atelier de soudure parmi des hommes. Elle ne se plaint pas du tout, au contraire elle se plait bien dans ce milieu d’hommes. Elle, c’est Fanta Cherif. Portrait d’une jeune femme pas comme les autres …

Portrait réalisé par Issa Barry

«Abandonne (ce métier), tu ne sauras pas faire ce travail ! N’insiste surtout pas, tu n’es pas faite pour la soudure, c’est un métier d’hommes». Ces phrases ont été jetées à la figure de Fanta Cherif de nombreuses fois, mais elle semble attendre ces phrases stimulantes: «N’abandonne surtout pas à cause de ce qu’une personne. Utilise ses paroles comme une source de motivation pour travailler encore plus fort.» Depuis plus d’une année, Fanta Cherif est soudeuse et travaille dans l’atelier de Maître Mamadou… , sis à Karouba Mosquée (à Coyah, faisant partie de Grand Conakry). Et il y a également Ceny Traoré, qui est plus jeune que Fanta.

La soudure, un métier comme les autres

Fanta Cherif travaillait comme coiffeuse dans un salon de beauté depuis quelques années déjà avant d’opérer un virage professionnel. «Je me suis lancée (dans la soudure) en me disant pourquoi pas ? Parce que pour moi, la soudure n’est pas seulement pour les hommes. Donc ce métier, je ne le considère pas (du tout) comme un métier d’hommes». Cette déclaration est plus qu’une profession de foi de cette jeune femme, qui souhaiterait coûte que coûte faire carrière dans cette profession, la soudure. Cette demoiselle, de 29 ans, bénéficie le soutien indéfectible des siens. Heureusement, d’ailleurs, pour elle. «Pour mes parents, je suis une grande fille donc je peux prendre mes propres décisions. Ils m’ont toujours soutenu et continuent de me soutenir», s’est-elle confiée à notre reporter. Avec le soutien de sa famille, la jeune femme était d’ores et déjà préparée pour faire face aux critiques et autres moqueries des autres.

Un métier et ses réalités

Tout métier a ses réalités, et la soudure n’échappe pas à la règle. «La réalité, c’est qu’on ne me manque pas du tout, mais on m’accorde beaucoup trop d’attentions. Mais dans ce métier, il faut être minutieux et soigneux. Aimer le travail bien fait. Il faut aussi encaisser le côté parfois répétitif quand il faut faire cinquante (50) fois la même pièce. Il faut accepter de travailler dans un milieu dégoûtant et bruyant». Ce sont les sacrifices consentis par notre interlocutrice, mais pas que. «Les coupures et brûlures sont monnaie courante chez moi. Je suis maladroite des fois..,» certes, mais rien ne semble pouvoir entamer sa détermination se faire une place de choix dans ce métier.

Issa Barry