La République de Guinée, pays de référence dans l’émancipation du peuple africain, pays qui donna le ton de l’indépendance à plusieurs africains, se retrouve de nos jours, à un niveau où l’exemplarité, le bon sens, les valeurs traditionnelles et républicaines, le respect de l’opinion publique sont inscrits dans une bêtise abyssale.
Les bouleversements politiques ont toujours émaillé l’histoire politique des pays. Son déroulement doit en principe déboucher sur un nouvel ordre social, politique progressiste à la lecture du cycle du pouvoir vécu par notre pays. Dans l’histoire, l’avènement du code civil en France, dans certains pays européens et de quelques avancées notables sous Napoléon est source d’inspiration.
Le CNRD avec à sa tête le Général Mamadi DOUMBOUYA, ne doit prêter flanc à cette effervescence bélliciste. Toute gouvernance mérite des soutiens, des soutiens d’ordre : travail, civisme, intégrité, actions à fédérer à l’aune du discours du 5 septembre 2021. Les priorités de la gouvernance sont situées ailleurs et non sur les réseaux sociaux. Que les anciens dignitaires se remettent en cause et acceptent le fait que la page est définitivement tournée ; hélas le syndrome d’hubris avec ses effets !
Les défaillances de la gouvernance de l’ancien Président Alpha CONDE doivent être des repères pour réussir la refondation si chère au Président Général Mamadi DOUMBOUYA.
Ces vieilles recettes qui promeuvent le racolage, l’improvisation, la propagande à la soviétique n’apporteront rien à notre pays. Que le Général Président Mamadi DOUMBOUYA, sache qu’il n’a aucunement besoin de tous ces bruits dans la cité.
L’existence d’élites administratives est le produit de facteurs historiques et sociopolitiques ; ceux-ci sont souvent reflétés dans le cadre institutionnel qui régit la haute fonction publique sous forme de règles de recrutement, d’avancement et de carrière. C’est pourquoi on avance ceci : “On peut déléguer des tâches mais pas les responsabilités.”
Et dans une configuration de gestion des affaires publiques dans un régime d’exception, l’exemplarité doit être notre centre de gravité.
Le spectacle auquel se donne certaines personnalités de notre pays ces jours-ci par publications inter posées fait rire et pleurer à la fois. Notre espace public a plus besoin d’élégance, d’inspiration, du goût pour la lecture et non ces manœuvres inopportunes voire irresponsables qu’on nous sert ces derniers temps.
Selon Confucius, il y a toujours une autodiscipline à avoir et un respect mutuel à entretenir. De plus dans toutes les situations il faut agir avec modération et retenue.
Il est une évidence que la parole contient l’éloquence mais la dépasse. De la même manière que l’œuvre d’art devrait avoir pour principal objectif de plaire, le discours, quel que soit son registre, doit d’abord avoir pour vocation de ne pas ennuyer et de convaincre. Le discours idéal, c’est une capacité à appréhender la complexité du monde avec un langage parfaitement accessible, sans être populiste, qui respecte à la fois la syntaxe du langage et la cohérence de la pensée. C’est la rencontre d’une personnalité qui s’affirme et de la technique la plus irréprochable possible.
On assiste aujourd’hui à une situation ubuesque sur l’espace public national, ce scenario pousse à remettre en cause la définition de ce qu’on appelle élite, intellectuel, haut commis de l’État, homme politique dans le contexte guinéen.
Posons des actes qui s’inscrivent dans la noblesse pour l’éternité. Nos différentes positions au sein de l’administration doivent servir d’exemplarité au quotidien dans nos façons de faire, d’agir, de se prononcer.
Quand on décide de s’adresser à l’opinion publique quelque soit le registre, l’élégance prime, l’invitation à adopter une attitude républicaine, les exigences de l’écriture sont à respecter scrupuleusement. Inscrivons-nous dans la logique de servir la République, ceci épargnera l’opinion de gober ce menu loufoque qui est servi sur la toile.
Ce format particulièrement apprécié des leaders d’opinion, qui est la tribune, permet à son auteur de partager son point de vue sur un sujet, souvent proche de son domaine d’activité. Signée par un dirigeant d’entreprise, un expert, une personnalité publique voire même par un collectif.
Les bonnes raisons d’exploiter le format tribune sont entre autres :
- Valoriser son expertise : en partageant ses connaissances et ses analyses, l’auteur d’une tribune prouve ses compétences et renforce sa crédibilité sur son secteur.
- Inspirer et influencer : en prenant position sur des sujets d’actualité ou sur des temps forts de son secteur, il peut aussi façonner les débats.
- Rendre visible sa personnalité et son organisation : lorsqu’elle est acceptée par un média lu par les cœurs de cible de son auteur, une tribune lui confère, ainsi qu’à son organisation une visibilité accrue.
- Fédérer le public : elle incite les lecteurs à réfléchir, à commenter et à partager, augmentant ainsi l’engagement autour de la marque.
Notons que le goût de la lecture est essentiel à la réussite et à l’épanouissement de la population. Le glissement constant de la parole des personnages publics vers un spectre polémiste, son enlisement dans le tiède et le monocolore peuvent naturellement engendrer une déperdition politique, une inévitable dérision. La parole publique devenue médiocre peut décourager les citoyens en attente d’exaltation républicaine, leur disparaître le goût de la lecture.
Doussou Mohamed KEITA
Tél : 622 03 54 79
Farafinainfo à l’honneur : Le journaliste Chahreddine Berriah, lauréat