TRIBUNE. Pour le Général de Gaule, la naissance de l’ordre et de la morale n’est possible que par le caractère du chef. Un leader est un “homme de caractère”. Cet homme est celui qui embrasse ses responsabilités, épouse la décision et se passionne pour la difficulté.
Dans une société comme la nôtre traversée par une crise morale profonde au sein de l’administration publique, une défiance vis-à-vis de l’autorité, un rejet des règles élémentaires de bonne gouvernance et une hostilité aux ordres, cet état de fait ne peut perdurer.
Cette crise ne peut être durable car les hommes ont besoin d’organisation, de bonne organisation, de de commandement.
C’est pourquoi il est dit que l’autorité ne se construit désormais plus sur la fonction, mais sur l’individu qui l’occupe.
Dans une configuration de gestion des affaires publiques dans un régime d’exception, l’exemplarité doit être notre centre de gravité.
Pour joindre le geste à la parole, il est impératif pour le CNRD avec à sa tête, le Président Général Mamadi DOUMBOUYA s’inscrive dans la dynamique de la bonne gouvernance publique. Et celle-ci ne rime pas avec la complaisance, ses critères sont bien définis, le mécanisme qu’il faille mettre place est connu, les instruments légaux pour l’encadrer existent. Alors pourquoi hésiter et/ou tâtonner ?
C’est sur ces éléments fondamentaux que nos efforts, nos réflexions doivent s’articuler pour aider la transition à mieux évoluer pour le bien être de la population et non jouer à une obséquiosité qui distrait et consume l’objectivité.
Quand on lit les articles de presse, tous ces chiffres portant sur de probables détournements de fonds publics depuis quelques semaines, cela amène à douter sur la capacité réelle des autorités à lutter contre ces mauvaises pratiques au sein de nos services publics. Il faut l’avouer ceci démontre qu’il y a un réel souci dans la gestion de la transition.
Alors M le Président, sachez qu’on ne fait rien de grand sans de grands hommes, et ceux-ci le sont pour l’avoir voulu disait le Général de Gaulle.
Nous faisons face à des défis d’une nature pluridimensionnelle de plus en plus marquée, dans un contexte socioéconomique mitigé, de corruption, de dilapidation et détournement de fonds publics, de transition politique avec ses implications, de limitation des ressources, de défiance, de crise sécuritaire dans la sous Région, des effets de la COVID 19.
Dans une telle configuration, il y a lieu de reconnaître que les outils et méthodes d’analyse classiques ne correspondent plus aux circonstances actuelles. Les problèmes de gouvernance courants, souvent posés par le fait que les institutions ont été mal pensées ou qu’elles sont piètrement gérées, accentuent le besoin d’adaptation face aux rapides évolutions politiques et technologiques. Pour plus de transparence, l’exercice du contrôle citoyen de l’action publique doit être impérativement vulgarisé et encadré.
Les défis d’aujourd’hui imposent par conséquent l’adoption d’une approche transversale, intégrée et novatrice de la gouvernance, la formulation du choix des hommes. Plus que jamais, notre État et ses citoyens ont besoin d’institutions publiques capables d’anticiper les enjeux complexes et de les traiter avec cohérence et efficacité, dans l’intérêt général.
Les autorités doivent s’employer à soutenir les efforts déployés dans ce sens en recueillant des éléments probants et en renforçant les instruments juridiques qui favorisent le respect de principes et de bonnes pratiques dans l’ensemble des principaux domaines thématiques de la gouvernance publique. Et interroger les différents corps de contrôle sur les failles du système et le manque de seuil d’alerte.
Les citoyens ont besoin d’avoir confiance aux autorités sinon le risque de créer un écart entre gouvernés et gouvernants sera encore plus grand.
Pour bien appliquer une politique de bonne gouvernance publique, les pouvoirs publics doivent disposer des bons outils pour déterminer la nature et les différents aspects des défis qui se présentent, et concevoir les mesures adéquates pour les relever.
Comme le souligne le Cadre d’action en matière de bonne gouvernance publique de l’OCDE, les éléments catalyseurs d’une bonne gouvernance publique, la réglementation et le processus budgétaire laissent penser que des éléments tels qu’une volonté politique soutenue, des qualités d’initiative, une coordination efficace et l’innovation sont essentiels pour conduire le processus de mise en œuvre sur la durée.
Cependant, même les politiques les mieux conçues échoueront si l’appareil d’État n’assure pas la traduction en actes des décisions prises. Tous les éléments de gouvernance cités plus haut sont essentiels à une bonne mise en œuvre des mesures adoptées. Les données de l’OCDE montrent également qu’il est important d’accorder suffisamment d’attention aux ressources humaines et financières qui sont nécessaires pour créer une administration agile, ainsi qu’aux mécanismes et instruments permettant d’assurer le suivi de l’élaboration des politiques et leur performance, et offrant notamment la possibilité d’ajuster la ligne de conduite si les résultats s’avèrent décevants.
Lorsqu’une administration élabore et déploie de tels outils et pratiques d’une manière stratégique et intégrée, et tient compte, ce faisant, des différentes complémentarités qui peuvent exister entre ces outils de bonne gouvernance publique, elle peut améliorer la qualité et l’impact des politiques et services publics, créer la confiance au sein de la population.
Pour que la mise en œuvre des politiques soit réussie, il faut aussi reconnaître que ce processus a des implications techniques aussi bien que politiques. Le secteur public de manière générale, et les gouvernements nationaux en particulier, ne détiennent plus le monopole de la mise en œuvre des politiques publiques. Différents organismes et niveaux d’administration peuvent participer à la mise en œuvre des politiques et initiatives, représentant des intérêts variés et souvent contradictoires. De fait, dans de nombreux cas, les politiques ne sont pas appliquées par les personnes qui les conçoivent, et il arrive qu’elles soient conduites par des acteurs ou des parties prenantes extérieurs à l’administration publique.
En guise d’illustration, l’unité d’optimisation des ressources du ministère slovaque des Finances coopère avec les unités analytiques d’autres ministères pour détecter les dépenses publiques inutiles de l’administration. Ainsi, tout investissement dépassant 40 millions EUR doit faire l’objet d’une analyse coûts-avantages menée par cette unité. Le centre de gouvernement slovaque a créé une unité d’exécution pour déterminer s’il est donné suite aux recommandations de l’unité d’optimisation des ressources. Un tel schéma est bel et bien applicable aux EPA, EPI, à nos différents ministères.
Il est une évidence qu’une bonne gouvernance promeut l’optimisation des ressources et attire les financements, une mauvaise gouvernance engendre le gaspillage et décourage l’investissement.
Si la bonne gouvernance publique consiste à faire ce qu’il faut, grâce à un robuste processus de prise de décision, il s’agit aussi de bien faire les choses afin que les politiques et les services continuent de répondre correctement aux besoins des citoyens dans un environnement de plus en plus complexe, en évolution constante, et souvent marqué par les incertitudes. À cet égard, le public évalue souvent le gouvernement à l’aune de sa réussite ou de son échec à faire face aux urgences, à résoudre les problèmes et à mettre effectivement en œuvre ses politiques.
Doussou Mohamed KEITA
Cadre d’entreprise
Tél : 622 03 54 79
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