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Reporter, témoin des faits

Guinée : Transition de la junte militaire, la participation de la gent féminine au cœur d’un débat !

Ce jeudi 30 septembre 2021,  Dr. Camara Aminatou Barry, 1ère Vice-Maire de la Commune Daralabé, Fatou Baldé Yansané, Directrice exécutive de la COFEL (Coalition des Femmes Leaders) et Madina Dansoko Diallo, Vice-Présidente de l’Association des producteurs des viandes de volailles, étaient les invitées de l’émission «On refait le Monde» de nos confrères de Djoma TV pour parler de la participation de la gent féminine à la Transition dirigée par la junte militaire …

«A qui la faute ? Je ne saurais le dire. Je pense qu’il ne faut pas aller dans le sens de situer les responsabilités. Nous sommes quand même dans une société où il y’a la culture, la religion et l’environnement socioéconomique, … Tous ces facteurs font que nous (femmes) ne sommes pas fortement représentées dans les instances de décision (…) Dans notre éducation, on considère que la femme doit être derrière, (les garçons) même si je n’ai pas reçu cette éducation dans ma propre famille», affirmé Dr. Camara Aminatou Barry répondant à cette question : «Les femmes sont plus nombreuses que les hommes, mais de 1958 (indépendance de la Guinée) à nos jours, elles n’arrivent toujours pas avoir les commandes de la Guinée ! A qui la faute ? »

«Une triste réalité»

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Et Fatou Baldé Yansané d’abonder dans même : «Oui, (je partage son point de vue), ce qu’elle vient de dire, c’est la triste réalité. Vous savez dans notre société, il y a des stéréotypes, ce mur de verre, qui bloque à un moment donné (…) Regardez lorsqu’il y a un mariage : quand les femmes viennent prier pour le couple, elles disent que Dieu vous donne une longue vie, une santé de fer et un gros garçon ! Mais s’il n’y avait pas eu de femme, est-ce que ce monsieur aurait eu une femme pour lui faire un garçon ?  Avant même la naissance, on trouve qu’avoir un garçon est plus méritoire qu’avoir une fille (…) ». Quant à Madina Dansoko Diallo, elle est allée dans le  même sens portant un doigt accusateur vers la société guinéenne :  «Je vais les compléter en disant que c’est le poids de la culture qui fait que les femmes se retrouvent au second plan. On a été élevée comme ça, on a grandi comme ça : on a vu nos mamans, grands-mères dans cette situation. Donc, c’est difficile de changer les mentalités, il faut faire des sensibiliser pour que les choses changent, car c’est le poids de la culture, il y a du travail à faire.»

Les pères doivent veiller à l’épanouissement de leurs filles

«Lorsque vous voyez les femmes épanouies, qui disent ce qu’elles pensent et ce qu’elles veulent dire, ce n’est pas la société qui nous a données ce droit, c’est notre père. Mon père disait : j’ai deux charmantes et adorables filles et trois petits … Nos papas ont été des visionnaires, ils nous ont données la latitude d’étudier jusqu’à finir et de choisir le conjoint que nous voulons. Et que ce conjoint a vu que sa femme est personne complète et épanouie. Il ne peut l’accompagner dans son épanouissement. Si les pères veulent que les choses changent, il faut qu’ils s’y mettent dans les familles.», a martelé  Fatou Baldé Yansané. Plus loin, elle se désolera : «La plus grosse arnaque politique du siècle passé et jusqu’à maintenant, c’est le changement de constitution en Guinée … Vous avez vu la publication de cette Constitution a soulevé un tollé. La Constitution qui a été publiée, ce n’est pas celle qui a été votée par le peuple (…) Cela s’appelle la haute trahison. Quand il y a eu l’indépendance, il faut reconnaître et admettre que Sékou Touré a été le 1er Président démocratiquement élu dans ce pays (la Guinée). Son élection à la tête de l’Etat n’a souffert d’aucune contestation. Tous les Guinéens étaient d’accord, on va à l’indépendance, et c’est lui qui va être Président. Je suis désolée, ce n’est pas Alpha Condé, c’est une usurpation de titre… »

Hadja Saran Camara