Après dix ans aux commandes de la République de Guinée, le Pr. Alpha Condé – qui vient juste de se faire élire pour un nouveau mandat de six ans nonobstant la farouche opposition des leaders politiques et responsables de la société civiles regroupés sous la bannière du FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution) – est convaincu qu’il a changé la Guinée de fond en comble et le rappelle fièrement: «Quand je vois le gouffre où nous étions (en 2010), par rapport à nous sommes maintenant…»
De nouveaux objectifs présidentiels
Le Pr. Alpha Condé, Président élu de la République de Guinée, qui sera investi le mardi 15 décembre 2020 pour un nouveau mandat de six ans, s’est fixé de nouveaux objectifs en affirmant haut et fort à veut l’entendre : « Il n’aura plus de pagaille en Guinée. Il n’aura aucune zone de non droit. Désormais, on va commencer à faire le contrôle, tous les gens qui ont construit des grandes villas, on va enquêter pour savoir comment ils ont construit. Est-ce c’est avec leur salaire ou avec un prêt bancaire ? Et ça concerne tout le monde, l’opposition comme la mouvance présidentielle, parce que l’argent de la Guinée doit désormais servir le peuple de Guinée. Notre mandat maintenant, c’est d’améliorer le panier de la ménagère, donc tous ceux qui ont pris les biens de l’Etat, maison ou pas, on va les récupérer qu’ils soient de l’opposition ou de la mouvance. J’ai été très clair. Personne n’est au-dessus de la loi. On a pillé ce pays alors que la Guinée est un pays très riche … », disait le Pr. Alpha Condé juste après la proclamation des résultats définitifs par la Cour Constitutionnelle. Et ce week-end au Port Autonome de Conakry, le locataire du Sékhoutouréyah s’en est pris aux Coordinations régionales avec un ton menaçant : «Toute pagaille en Guinée est finie. Toutes les rues de Guinée auront la même sécurité. Il n’y aura de zones de non-droit. El la loi s’appliquera à tout le monde, nous n’hésiteront pas, même si vous êtes membres d’une Coordination régionale, qui ne sont d’ailleurs pas reconnues la loi. Si vous incitez à la révolte, vous serez arrêtés. Il faut que je prévienne : les coordinations existent, mais ne sont pas reconnues par la loi. C’est le Président qui travaille avec elles de façon coutumière… »
« Quand je vois le gouffre où nous étions … »
Comme pour dire que ces différentes sorties médiatiques du nouvel élu du peuple de Guinée semblent donner un sens à son nouveau slogan: «gouverner autrement» après celui de «changement» tant chanté depuis 2010. «Quand je vois le gouffre où nous étions, par rapport à nous sommes maintenant… Nous avons réformé l’armée, le code minier, nous relançons l’agrobusiness, le secteur l’énergie aussi. La priorité était de résoudre les problèmes macroéconomiques. Mais ceux-ci ne changent pas l’assiette de la ménagère. Je suis allé dans les villages, j’ai vu la pauvreté. C’est pour ça que nous avons décidé désormais de redistribuer 15% des revenus miniers aux sous-préfectures…», a-t-il défendu son bilan dans les colonnes du journal Libération de France.
El Madios Ben Chérif