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Reporter, témoin des faits

Hapsatou Cheikh Bocoum : «Nous croyons en la paix, la non violence et à un monde plus humain, pour un monde sans guerre et sans violence !»

Belle, mais surtout ambitieuse et travailleuse, cette jeune femme très dynamique, qui est instructrice de formation, est désormais professeur de français au lycée d’Arafat suite à un reclassement et titulaire d’un Master 2 en Droit privé Entreprises et gestion des Affaires. Hapsatou Cheikh, qui rêve d’un monde meilleur, est présidente de l’ONG «Monde sans guerre et sans violence.» Elle est Chargée de la sensibilisation à la plateforme nationale et membre du Bureau exécutif de la CNDH (Commission Nationale des Droits de l’Homme) en Mauritanie. Farafinainfo.com l’a rencontrée pour ses lecteurs. Et elle a parlé ouvertement de son ONG : ses objectifs, ses activités menées, ses satisfactions et ses motivations de se battre sans relâche  pour la construction d’un monde sans guerre et sans violence,  qui n’est pas une utopie pour elle.

Quels sont les objectifs de l’ONG monde sans frontières sans guerre et sans violence ?

Nous œuvrons à la recherche de la paix au niveau global et à la maîtrise des violences au niveau quotidien : – A la base, mettre en place des comités de base de Monde sans guerre et sans violence (MSG et SV) qui permettent la prise de conscience de la société civile au travers d’actions dans les quartiers, les lieux de travail et étudier, à fin de tisser un réseau citoyen de réflexion et  mobilisation. – Au niveau national, en articulant des plates formes avec d’autres collectifs pour organiser des forums et débats, etc. – Dans le domaine éducatif universitaire : réalisation de forums, ateliers de développement personnel sur la non-violence, organisation de conférences et débats. – Dans le domaine professionnel et culturel : création de collectifs de journalistes, de juristes, d’artistes, d’activités sociales et culturelles, etc. – Au niveau politique et institutionnel : en demandant aux partis et institutions d’une part  de définir clairement leurs positions d’autre part d’appuyer les initiatives de la société civile dans ce sens. Parce que nous croyons en la paix, la non violence et à un monde plus humain, pour un monde sans guerre et sans violence.

Quelles sont les activités que vous avez menées depuis la création de Monde sans guerre et sans violence ?

Il me sera très difficile d’énumérer toutes les activités que nous avons réalisé depuis la création de Monde sans guerre et sans violence néanmoins on peut en citer quelques unes des plus intéressantes à savoir : la coordination de la marche mondiale pour la paix et la non violence qui a sillonné plus d’une centaine de pays, plusieurs caravanes de sensibilisation sur la paix et la non violence en 2009, 2011, 2013 en collaboration avec l’OIA (Organisation de l’Intégration Africaine) ; organisation du FICNOVA (Festival International du Cinéma de la Non Violence Active), organisation de plusieurs concerts et soirées artistiques pour le compte de la paix et de la non violence dont les fonds sont destinés aux personnes les plus vulnérables surtout les victimes des inondations de ces dernières années ; organisation de plusieurs ateliers de formation au profit des jeunes sur la pratique des CNVA (Comité de Non Violence Active) ; organisation de plusieurs journées médicales dont les consultations et les médicaments sont gratuits en plus de distributions de plusieurs paires de lunettes au profit des nécessiteux notamment les personnes âgées, etc.

Avez-vous des bonnes raisons de satisfaction ?

Monde sans guerre et sans violence doit être dans la pensée de tout un chacun. Le monde est si beau et mérite mieux que les guerres, le racisme, les conflits sans fin et sans raison valable. Je pense qu’il ait du devoir de chacun de nous d’être un militant aguerri de la paix et le représentant de sa propre ambassade pour le compte de cette dernière. Pour moi, l’espoir d’une paix durable n’est pas à exclure ce qui me donne toujours de l’espoir. Nous marchons sur le chemin de King, de Gandhi et de toutes les grandes figures de la paix. Nous considérons que c’est notre responsabilité comme être humain. Nous assumons cette responsabilité librement et nous invitons autant les personnes que les représentants et les membres des institutions, d’organisations, des partis politiques, des entreprises à adhérer à ce projet que nous mèneront de l’avant avec tous ceux qui rejettent toutes formes de violence et de discrimination. Nous misons sur la coexistence et le développement partagés, la démocratie réelle, la technologie au service de la science et la science au service de l’être humain et de la paix.

 Peut-on connaître les raisons de vos motivations ?

La croyance en la paix, la non violence et à un monde plus humain! Nous considérons que c’est notre responsabilité comme être humain d’être la voix des sans voix. Ces millions de personnes qui souffrent dans le monde.

Monde sans guerre est-il possible ne pas dire que c’est une utopie ?

 Dans l’histoire de l’humanité, la guerre et la violence ont toujours été présentes…. Alors la menace nucléaire est encore plus grande aujourd’hui, déjà ouvertement la possibilité d’une utilisation affective de l’armement nucléaire au lieu de l’utiliser simplement comment élément dissuasif, les grandes puissances placent l’humanité au bord de l’abime s’il n’y a pas un changement de direction, le futur verra un accroissement de conflits dans les différents domaines et sous toutes les latitudes avec leur conséquences désastreuses pour les peuples en abordant des budgets qui devraient à l’éducation, la santé, la culture et l’environnement. Un monde sans guerre et sans violence est monde jusqu’à présent inconnu sur la planète terre. Après des siècles de violence, il est difficile d’imaginer la paix.  Toutefois pourquoi ne pas mettre notre intension dans la direction d’un véritable futur de paix et de non violence, en désamorçant non seulement  l’arsenal militaire extrême mais aussi la violence interne qui, logée au fond de  nous, nous fait prendre pour ennemi l’autre, l’étranger, le voisin, quelque fois le frère, le couple et parfois soi-même.

Entretien réalisé par Camara Mamady