Avis croisés des citoyens de Farafinainfo.com – Le prix du carburant à la pompe passe de 10.000 Francs Guinéens à 12.000 Francs Guinéens. Visiblement cette augmentation du prix du carburant ne fait que des malheureux dans le pays du Colonel Mamadi Doumbouya nonobstant la compréhension de certaines personnes. Et d’autres en parlent ouvertement, mais surtout vertement.
«L’augmentation du prix du carburant n’est pas particulier à la Guinée. Cette augmentation est due à la guerre russo-ukrainienne. Cependant, le Gouvernement doit trouver une solution au cas guinéen (des mesures d’accompagnement pour soulager la population). Parce que nous traversons une crise financière depuis un certain temps», rappelle Mohamed Lamine Bangoura.
Grincements des dents après une hausse de 20%
Un autre son de cloche chez cet autre citoyen guinéen. «Je commençais ma journée de travail à 6 heures avec 10 titres d’essence dans le réservoir, qui coûtaient à 100.000 Francs Guinéens. Et je roulais jusqu’à 14 heures. Maintenant pour avoir les 10 litres d’essence, je dois débourser la somme de 120.000 Francs Guinéens. Donc une augmentation de 20% ! Nous sommes obligés d’augmenter les tarifs des transports pour pouvoir gagner quelque chose. Le tronçon, c’est désormais 2500 Francs Guinéens au lieu de 2.000 Francs Guinéens auparavant», se plaint amèrement Moustapha Diallo, chauffeur de tricycle avant d’évoquer la difficulté de réunir la recette journalière. «Je vous informe que la recette journalière est de 100.000 Francs Guinéens que nous devrons amener à la fin de la journée qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente. Pour vous que ce n’est pas du tout facile», égrène le sieur Diallo le chapelet de ses difficultés. Même sonnette d’alarme chez Mamadou Djouma Diallo, conducteur de mototaxi : «Je carbure 5 litres par journée. Cela me coûte 60.000 Francs Guinéens. Admettons que je gagne 100.000 Francs Guinéens par jour. Quand j’enlève la recette journalière qui est de 40.000 Francs Guinéens et le prix du carburant 60.000 Francs Guinéens, vous voyez qu’il ne me reste plus rien d’une journée du dur labeur !» tout en s’interrogeant sur sa difficile situation financière : «Pourtant, je suis père de famille et je dois faire bouillir la marmite familiale, mais comment ?». Mais son boulot n’est pas de se poser des questions, c’est de trouver des astuces pour ramener les dépenses. «Moi, personnellement, je fais la navette entre les chantiers de construction et l’activité de mototaxi pour survivre», se débrouille ainsi Mamadou Djouma pour subvenir aux besoins de sa petite famille.
Abdoulaye Baldé