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Interview croisée – Medina & Seta : Jeunes créatrices de mode très prometteuses !

Ingénieuses, curieuses, ambitieuses, Medina Ibrahima Ndiaye et Seta Diagana sont aussi travailleuses, courageuses et rigoureuses. Farafinainfo.com a rencontré séparément ces deux  jeunes belles femmes mauritaniennes créatrices de mode  pour une interview croisée. L’une et l’autre parlent de leur passion pour la mode. Laissez-vous embarquer pour un voyage dans le monde de la création. DOSSIER CRÉATRICE DE MODE (1ère Partie)

Farafinainfo.com : Comment peut-on vous présenter à nos lecteurs ?

Medina Ibrahima Ndiaye : Medina Ibrahima Ndiaye est artiste mauritanienne, photographe, réalisatrice mais également créatrice de mode, âgée de 31 ans.

Seta Diagana : Je suis Seta Diagana, je suis mariée et mère de deux (2) charmants enfants. Je suis d’origine mauritanienne et je vis au Canada depuis 11 ans. Je suis designer de mode, qui  travaille avec des modèles traditionnels Soninké. Et je suis aussi professionnelle de l’éducation à l’enfance.

Quand et comment a commencé votre histoire avec la mode ?

Medina : Quand j’étais enfant, je passais le plus clair de mon temps dans les ateliers de couture de mon quartier pour ramasser des restants des tissus avec lesquels je faisais des « Poupées africaines »

Seta : J’ai toujours aimé la mode depuis toute petite. J’étais une enfant très coquette (Rires, rires). Je faisais des petites poupées en pagnes comme beaucoup de petites filles de chez nous. Durant l’adolescence, je suivais les grands designers de mode et j’essayais d’imiter leurs modèles (Rires). Mais disons que ça fait quatre ans, je me suis lancée en tant que designer de mode.

 Qui sont vos plus grands modèles et sources d’inspirations, et pourquoi ?

 Medina : Mes plus grands modèles sont ces femmes comme ma grand-mère et ces Africaines, qui m’ont influencé à travers les couleurs de wax et bijoux qu’elles portaient devant moi quand j’étais encore petite et qui sont ma principale source d’inspiration.

Seta : Comme je l’ai mentionné tantôt, j’ai été inspirée par les plus grands créateurs de mode. Je peux citer à titre d’exemple : Pathé’O, qui est un styliste ivoirien, qui a su faire sa place en Afrique où la mode occidentale est très prisée. Il a travaillé très dur quand personne ne croyait en lui. Et aujourd’hui, il détient beaucoup de boutiques un peu partout en Afrique. Je peux citer aussi Karl Lagerfeld (Paix à son âme), qui était un styliste allemand que j’aime beaucoup grâce à son audace. Il savait agencer les couleurs et n’hésitait pad à nous prouver sa créativité dans l’audace.

Qu’est-ce qui vous inspire au quotidien pour lancer des nouvelles collections ?

Medina : Ce qui m’inspirait le plus était de voir ma grand-mère, ma mère et mes tantes s’habillant en wax et en portant des bijoux en pierre. Cette belle tradition, ces belles couleurs et motifs ne fascinaient, et à travers chaque couleur me sortait une idée de la rendre encore aussi belle sur le corps de femme ou homme.

Seta : Je peux dire que je suis très inspirée par mes origines Soninké. Je fais de l’indigo, un art ancestral soniké, qui consiste à teindre le tissu blanc avec des motifs. Tous les jours, j’essaie de créer des nouveaux modèles, qui pourront plaire à ma clientèle.

 Racontez-nous une journée type de travail de création ?

Medina : Il n’est pas du tout facile à préparer une collection. C’est tout, sauf un claquement de doigt. C’est surtout la patience, un travail d’équipe entre les tailleurs et moi. Nous pouvons travailler là-dessus des mois et des mois avant de faire un ouf de soulagement (Rires, rires)

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Seta : Je travaille avec les enfants durant toute la journée et je reviens à la maison à 16 heures. Je cuisine pour ma famille et dès que je finis, j’enfile ma tenue de designer de mode. J’essaie de créer de nouveaux modèles. J’appelle les clients pour faire des suivis et je pense à de nouvelles stratégies pour vendre.

 Quelles sont les qualités indispensables pour exercer ce métier ?

Medina : Etre capable de dessiner. Avoir une touche artistique, être capable de dessiner et pouvoir mélanger les couleurs.

Seta : Je dirai tout d’abord la créativité. Il faut savoir créer toujours pour attirer le maximum de personnes. Ensuite, je dirai la patience, car comme dans beaucoup de métier, on ne peut récolter les fruits de son travail que plus tard. Beaucoup de jeunes créateurs pensent qu’ils pourront s’enrichir dès le début alors qu’on donne plus qu’on ne reçoit.

 Sur quels projets travaillez-vous en ce moment ?

Medina : Je suis sur le projet «Trio», le 08 mars 2019, j’ai organisé une exposition collective sous la bannière de ma marque «Shakidina»  avec l’artiste-peintre Aicha Fall ainsi que Mister Mada et son groupe pour rendre hommage aux «Femmes». Et ce concept continuera au mois de novembre 2020 avec la chanteuse Nefertiti Diop et ma collection «Voyage» dans le cadre de «Rétrospective»

Seta : Je travaille sur plusieurs projets en ce moment notamment faire un fashion show à Nouakchott en 2020 Inch’Allah. Je travaille très fort là-dessus, j’essaie de contacter des gens, qui pourront travailler avec moi que ça soit des agences de mannequins, des stylistes sur place ou des services événementiels.

 Où vous voyez-vous dans 10 ans, pourquoi pas à la tête d’une école  de mode ?

Medina : Il faut que je brise certaines barrières. Beaucoup de personnes me félicitent en me soufflant à l’oreille : «certaines tenues ne sont pas les bienvenues dans notre République Islamique», mais je suis créatrice de mode et je ne dois pas me focaliser sur ce que ces personnes disent mais plutôt sur mes idées et mon savoir faire. Oui, je rêve de cette école de mode. Et je sais qu’il y a d’autres qui ont cet amour pour la mode. Des mannequins attendent cette opportunité pour sortir leur cachette.

 Seta : Waoouuuh dans 10 ans !!! Je voudrais que mes modèles soient connus dans les quatre coins du monde et devenir un modèle pour le monde du stylisme.

Trois (3) créations de Medina Ibrahima Ndiaye & photos de Daouda Corera 

Trois (3) créations de Seta Diagana 

Interview croisée réalisée – (DOSSIER CRÉATRICE DE MODE)- par Camara Mamady