Les lendemains des élections ne sont pas jamais faciles ni pour les institutions chargées d’organiser les élections et d’annoncer les résultats et ni pour les candidats, les partis et les votants.
On participe avec enthousiasme aux élections et dès le début de la proclamation des résultats, les illusions commencent à tomber et le piège de la légalité républicaine se met en marche. Un soupçon d’impartialité s’abat sur les institutions et pourtant ce sont ces dites institutions qui doivent trancher les contestations sources de litige entre les différents protagonistes.
On peut contester le verdict des élections en s’adressant aux institutions d’arbitrage et affirmer que ces institutions sont contrôlées par le Pouvoir ne remet pas en cause les résultats. Ce constat mérite une réflexion approfondie de tous les segments de la société mauritanienne afin d’approfondir la culture démocratique et citoyenne.
Autrement dit comment en amont, par des concertations trouver un consensus sur le mode fonctionnement impartial des institutions d’arbitrage des élections ? C’est dire qu’il faut aller au-delà du registre de la dénonciation des lacunes constatées (retard du démarrage du vote, absence de carte d’électeur, des votants qui sortent sans tremper leur doigt dans l’encre indélébile, les bousculades à Paris) ainsi que des cas de fraudes signalées (dans les régions le jour du vote) et se demander comment faire pour améliorer les échéances électorales à venir ?
Le vote est un devoir pour tout citoyen et il permet d’accélérer la culture citoyenne mais ne doit pas être considéré comme une panacée. C’est un processus qui se perfectionne.
Ce que j’appelle «le piège de la légalité républicaine» est observable dans tous les pays africains car les oppositions ne parviennent pas à trouver des réponses au mode de fonctionnement formel et institutionnel de la démocratie. On met les institutions en place, les candidats s’acquittent des obligations fixées par la loi, on s’inscrit sur les listes, la campagne bat son plein et les illusions envahissent les esprits.
L’enthousiasme cède la place aux rancœurs et aux amertumes et même si cela fâche, l’élégance républicaine est pour le moment la seule réponse possible. Elle doit pousser les oppositions à occuper les lieux et les espaces républicains afin de se faire entendre.
Je ne dis pas ces choses avec gaieté mais je me soumets à la théorie effective énoncée par Machiavel (fondateur de la science politique) et qui consiste «à regarder les faits tels qu’ils sont et non comme on ils devraient être»
Par Abdoulaye Doro Sow