Les rideaux viennent de tomber sur le ‘’ Dialogue de l’Entente Nationale’’ à Bamako.
Après le Maroc et l’Algérie, le Mali vient, à travers ses assises, d’emprunter le chemin de la réconciliation ; en choisissant de reconnaitre les problèmes, de les discuter, pour leur trouver une juste solution, autant que faire se peut; sur la base d’une tryptique : Unité, Réconciliation, Paix …
Maliens, Marocains et Algériens ont pris conscience de l’identité plurielle de leurs pays respectifs, reconnu la réalité du ‘’mal vivre-ensemble ’’, compris donc enfin la nécessité de faire place à leur composante nationale berbère… La Mauritanie, seule, poursuit sa fuite en avant face au problème d’unité nationale, de cohabitation …
Et l’élite, lucide, pour l’essentiel, observe et ne dit rien…
Une Mauritanie immobile, à la stabilité menacée, face aux grands défis nationaux ; immobile à grands pas dans du Faux. Faux diplômes , faux titres fonciers, faux permis de construire, faux permis de conduire, fausses étiquettes , faux en écritures, fantaisistes et abusives interprétations de la loi …Bref, rien que du faux , du semblant , une histoire falsifiée , la loi tournée en dérision et le désordre partout !
Et l’élite consciente observe, toujours sans rien dire, si elle n’y pousse…
Nous nous comportons comme si nous ne désirons pas que ce pays change positivement ; comme si nous ne voulions pas qu’il évolue et se modernise, à l’image du Maroc, de l’Algérie ou de la Tunisie. Chacun laisse faire, s’il ne contribue, par lui-même, à le maintenir dans l’arriération …Un Pays figé sur un passé ressassé et encensé mais hélas archaïque…! ‘’ Ne remuez pas trop autour du tronc illustre, vous risquez de trouver un monceau de détritus’’, disait H de Balzac ! On pourrait en dire autant de nos passés…
Les Pays précités, peut-être, nous montreront-ils un jour le chemin, dans la prise à bras le corps des problèmes, sans déni ; en nous indiquant ce que signifie l’Ordre , le sens de l’Etat, en nous inspirant le style et la classe de la place-Carthage et la Corniche d’Alger… si toutefois nous désirons changer ..
Par Samba Thiam, Président des FPC