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L’Activiste Abass Diagana : « Les jeunes doivent être (…) aux problèmes du pays »

REGARD D’UN ACTIVISTE. Abass Diagana, activiste de son état, répond aux questions de Farafinainfo.com et se prononce sur les informations marquantes de la semaine écoulée en Afrique et dans le monde. [Actu de la Semaine en 3 Questions]

 

Diagana Abass, l’activiste mauritanien

 

« … une telle position peut aussi fragiliser la crédibilité des États-Unis en tant que médiateur objectif … »

 

1)      – « Donald Trump avait répété que Gaza serait ‘’remise aux États-Unis par Israël à la fin des combats’’. Selon lui d’ici-là, les Palestiniens ‘’auront déjà été installés’’ ailleurs dans la région notamment en Égypte ou Jordanie, malgré l’opposition de ces pays et des Palestiniens eux-mêmes », rapporte par BFMTV. Quel regard portez-vous sur cette déclaration inédite du nouveau Président américain sur le fond comme sur la forme ?

Il est vrai que la position du président américain sur l’existence de l’État palestinien peut avoir un impact majeur sur la dynamique de la crise israélo-palestinienne. Les États-Unis jouent un rôle clé en tant que médiateurs dans ce conflit, et leur soutien ou leur opposition à la création d’un État palestinien affecte la perception internationale et les négociations.

Si un président américain adopte une position fermement opposée à la création d’un État palestinien, cela peut exacerber les tensions et rendre plus difficile la recherche d’une solution pacifique, car il prive les Palestiniens d’une reconnaissance internationale de leur droit à l’autodétermination. D’autre part, une telle position peut aussi fragiliser la crédibilité des États-Unis en tant que médiateur objectif, notamment aux yeux des nations soutenant la cause palestinienne.

Un changement d’attitude ou une réévaluation des politiques américaines pourrait en effet jouer un rôle crucial pour relancer les pourparlers de paix et apporter un souffle nouveau à cette situation complexe.

Effectivement, lorsque Donald Trump adopte un discours ou des politiques populistes, comme il sait le faire, cela peut parfois le rendre plus attrayant pour les extrémistes qui se sentent représentés par ce type de rhétorique. Le populisme, par sa nature, cherche souvent à opposer « le peuple » aux élites, en jouant sur des émotions fortes et des préoccupations partagées, parfois en exagérant les menaces extérieures ou internes. Cela peut attirer certains groupes qui se sentent marginalisés ou qui ont une vision radicale des enjeux politiques et sociaux.

En se positionnant de manière tranchée, voire provocatrice, Trump obtient une forte visibilité et popularité parmi les groupes extrémistes, qui voient souvent dans ses discours une validation de leurs propres convictions. C’est ce qui crée une dynamique dangereuse, car il devient plus difficile de tendre vers des compromis.

Heureusement que l’élan de solidarité envers le peuple palestinien s’accroit ; aujourd’hui, l’Afrique du Sud, la Malaisie, la Namibie, la Colombie, la Bolivie, le Chili, le Sénégal, le Honduras et Belize ont annoncé, la création du «Groupe de La Haye» visant à défendre la Palestine.

Les pays comme la Mauritanie, et les autres grands défenseurs des nations arabes font silence radio face à cette situation inacceptable.

 

 « Beaucoup de jeunes se heurtent à des barrières systémiques : manque d’opportunités, réseau limité… »

 

2)      – « Ce mandat actuel sera fait par les jeunes et pour les jeunes, parce qu’ils sont l’espoir de la nation et sa force présente et future », a rappelé sans ambages Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, Président de la République Islamique de Mauritanie, selon ami.mr. Cette volonté politique du Chef de l’État est-elle traduite dans ses faits et gestes ?

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Il est vrai que proclamer qu’un mandat est « celui des jeunes » peut sembler déconnecté de la réalité si les pratiques discriminatoires et le favoritisme persistent. Beaucoup de jeunes se heurtent à des barrières systémiques : manque d’opportunités, réseau limité, absence de reconnaissance du mérite, etc.

Si l’objectif est réellement de donner une place aux jeunes, cela devrait se traduire par des actions concrètes : des politiques transparentes, des recrutements basés sur les compétences, et des initiatives favorisant l’égalité des chances. Sinon, cela reste un simple slogan politique sans impact réel.

Si Mohamed Cheikh Ghawouani veut réellement l’implication des jeunes, il doit cesser de les diviser entre « partisans du pouvoir » (selon lui et son entourage sont les seuls méritants) et « opposants » (qui ne méritent que mépris à leurs yeux). Cette vision binaire empêche l’émergence d’une jeunesse engagée sur la base des idées, des compétences et de l’innovation.

Les jeunes doivent être considérés avant tout comme une force de proposition, capables d’apporter des solutions aux problèmes du pays, et non pas simplement comme des instruments politiques. L’inclusion doit être fondée sur la compétence et la méritocratie, pas sur l’allégeance.

Le président peut être de bonne foi, malheureusement il confie ses missions à des médiocres qui voient tout en politique partisane.

 

« Tebboune est du troisième âge, mais il se conforme des réalités du moments. Ses positions peuvent être dures, et incompréhensibles mais souvent cohérentes avec l’histoire de l’Algérie »

 

3)      – « Abdelmadjid Tebboune : ‘’Sur le Sahara occidental, j’ai prévenu le président Macron : ‘’Vous faites une grave erreur », rapporte L’Opinion. Partagez-vous ce point de vue du Président algérien ?

C’est un message fort et pertinent ! La relation entre la France et l’Afrique est en pleine mutation, et beaucoup de dirigeants africains revendiquent désormais une coopération fondée sur le respect mutuel et l’égalité souveraine, plutôt que sur une posture de domination ou de tutelle.

Le président français doit comprendre que les temps ont changé : les peuples africains, et en particulier la jeunesse, sont de plus en plus conscients de leur indépendance et exigent des relations basées sur des intérêts communs et non sur des rapports de force hérités du passé.

Une véritable coopération doit être fondée sur le respect, les partenariats économiques équitables et la fin des ingérences politiques.

Tebboune est du troisième âge, mais il se conforme des réalités du moments. Ses positions peuvent être dures, et incompréhensibles mais souvent cohérentes avec l’histoire de l’Algérie.

Rédaction de Farafinainfo.com

 

Farafinainfo à l’honneur : Le journaliste Chahreddine Berriah, lauréat