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Reporter, témoin des faits

Lettre d’Algérie : 3 mai, la grande supercherie…

Par Chahredine Berriah

On nous a longtemps menti sur les dates… qui ne sont que des jours quelconques… auxquels les régimes « accolent » des significations… selon leurs politiques… de récupération, de répression, d’aplaventrisme, d’hypocrisie…

Le 3 mai, journée mondiale de la presse est une supercherie… dans mon pays. Un immense mensonge !

Des journalistes algériens sont en prison pour avoir accompli leur mission, celle décrire. Le dernier en date, Rabah Karèche, représentant du quotidien Liberté à Tamanrasset (sud algérien) dont le tort est d’avoir couvert une réunion des notables, ses enregistrements faisant foi.

Toute honte bue, le régime, par la voix de son ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement a indiqué, avant hier samedi “Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a érigé la liberté de la presse en « principe immuable » dans la nouvelle Constitution à travers un ensemble de garanties permettant au journaliste d’exercer son métier avec professionnalisme et déontologie”

De quoi avaler son stylo et signer son arrêt d’existence professionnelle.

Aujourd’hui, j’ai reçu une lettre d’invitation du wali (le préfet) pour un Iftar (rupture de jeûn) suivi d’une “soirée hommage” à la famille de la presse, avec des cadeaux en prime.

Plus masochiste que cela, ça n’existe pas.

Je n’irai pas à leurs festivités, ce serait trahir mes collègues et confrères qui croupissent dans les geôles du Pouvoir. Ou bien si, j’irai pour prononcer ma petite plaidoirie se résumant à ces quelques phrases “Le journalsime n’est pas un crime ! Libérez les détenus d’opinion, c’est le meilleur cadeau que vous puissiez m’offrir!”

Je leur rappellerai, également, que l’Algérie est classée à la 146 place sur 180 pays. Un classement établi par Reporters Sans Frontières en 2021.

C.B