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Reporter, témoin des faits

Lettre d’Algérie: Algérie-France, l’affrontement

Par Chahreddine Berriah

Entre l’Algérie et la France, les relations sont au plus bas. Depuis la semaine dernière, les événements se sont accélérés au point où la diplomatie a été reléguée au profit d’un affrontement verbal incroyable.

Cela a commencé par le durcissement de l’octroi des visas aux Algériens, décidé par le gouvernement français, mardi dernier.

Par le biais de son porte-parole, le gouvernement français avait annoncé qu’il durcirait l’octroi de visas aux citoyens algériens, marocains et tunisiens.

« Ces pays refusaient de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires au retour des migrants en situation irrégulière présents sur le sol français”.

 7 731 obligations de quitter la France ont été prononcées contre des ressortissants algériens entre janvier et juillet 2021, alors que les autorités algériennes n’ont signé que 31 laissez-passer consulaires pour les renvoyer en Algérie.

Vingt quatre heures plus tardn, le ministère algérien des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur de France en Algérie, François pour protester contre la décision de Paris de durcir l’octroi de visas aux Algériens.

Dans un communiqué, la diplomatie algérienne a indiqué, que son secrétaire général, Rachid Chakib Kaid, a convoqué l’ambassadeur de France en Algérie aujourd’hui (mercredi)  pour lui notifier une protestation formelle des autorités algériennes contre « la décision unilatérale du gouvernement français affectant la qualité et la fluidité de la circulation des ressortissants algériens à destination de la France ».

Les choses se sont envenimé samedi lorsque le journal Le Monde a publié des déclarations du président français et non démenties par l’Elysée, tenues lors d’un échange avec une vingtaine de jeunes descendants de protagonistes de la Guerre d’Algérie (1954-1962).

Macron a estimé qu’après son indépendance, le pays (l’Algérie) s’est construit sur « une rente mémorielle », entretenue par le « système politico-militaire ».

Des propos qui ont suscité une colère indescriptible des dirigeants algériens, lesquels ont carrément décidé de fermer le survol de l’espace aérien aux avions militaires français et en convoquant l’ambassadeur algérien à Paris.

Une escalade qui n’augure rien de bon entre deux pays dont la passion est balottée au gré des humeurs…

C.B