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Reporter, témoin des faits

Lettre d’Algérie: Contestations sur fond de coronavirus

Par Chahredine Berriah

Bravant les menaces du covid-19, les Algériens ont renoué, vendredi dernier, avec leurs contestations contre le pouvoir.

Las d’attendre la disparition du virus pour réoccuper la rue, les manifestants scandaient « le coronavirus plutôt que vous » Un slogan qui en dit long sur la détermination du mouvement contestataire à vouloir aller jusqu’au bout de leur revendication essentielle : le départ des pontes du régime. En finir avec un régime prédateur.

La riposte des forces de l’ordre a été moins compréhensive, contrairement aux marches précédentes où elles encadraient les processions pour éviter d’éventuels dérapages, même si dès le 22 février, date de la première insurrection, le mouvement était pacifique et l’est resté jusqu’au dernier vendredi.

Un vendredi où des quartiers et les principales artères  de la capitale  ont été bouclés dès le matin. Dès l’ébranlement de la marche pacifique, des arrestations en masse ont eu lieu dans plusieurs villes du pays. Des manifestants ont été déférés devant le procureur de la république et condamnés à des peines de prison ferme, d’autres avec sursis, mais beaucoup d’entre eux ont été libérés.

Face à l’obstination justifiée des contestataires, le président de la République, ignorant la revendication du peuple dans sa majorité, a ordonné des décisions pour, pense-t-il, les calmer, à savoir la réouverture de la plage de Club des Pins où résident les ministres et autres rentiers, allègement des mesures de remboursement des crédits des jeunes promoteurs et l’instauration d’une prime mensuelle pour les diplômés au chômage. Des palliatifs qui n’ont fait qu’énerver davantage des jeunes qui ont besoin d’emplois stables et durables.

En attendant l’inauguration de la troisième mosquée du monde, avec son minaret de 265 mètres de hauteur, le premier au monde (on aime les hauteurs et les performances réalisées avec l’argent du contribuable), des Algériens continuent de périr dans les hôpitaux par manque d’oxygène et de lits

C’est la visions des décideurs qui sa targuent de construire « l’Algérie nouvelle » avec leur esprit archaïque et leurs idées farfelues…

C.B