Chahredine Berriah
Les crânes de 24 résistants algériens, tués au début de l’occupation française, entre 1838 et 1865, et entreposés au musée de l’homme de Paris (pour servir à mener des études d’anthropologie physique) ont été restitués à l’Algérie la veille du 58è anniversaire de son indépendance (juillet 1962).
Ce « retour au pays » des restes mortuaires a été un grand événement fêté solennellement par les autorités.
Sans vouloir tomber comme un cheveu dans la soupe, j’aurais souhaité, qu’en même temps, la France nous renvoie les centaines de voleurs, des ex ministres, des gradés militaires, de hauts responsables de l’Etat qui ont dilapidé les richesses du pays pendant les 20 ans de règne de Bouteflika (1999-2019), avant de fuir chez l’ancien colonisateur et y vivre en toute quiétude.
J’aurais souhaité, aussi, que le Président de la république convainc les douze mille médecins, toutes spécialités confondues, les physiciens, les informaticiens, les artistes… tous les cerveaux qui ont fui l’injustice et la mal-vie pour s’établir en France, à retourner au bercail pour bâtir une « Algérie nouvelle » comme claironné par nos gouvernants.
J’aurais souhaité beaucoup de choses, comme par exemple, au lieu d’être pathétiques en pleurant des ossements dont on n’entendait pas parler, de prendre en charge les vivants dont des jeunes qui s’ils ne meurent pas dans la Méditerranée en tentant de joindre l’autre rive, ils se droguent, se suicident et tuent… par dépit, parce que malheureux, oisifs, frustrés, en colère, spoliés de leurs droits…
« L’Algérie nouvelle » ne se construit pas sur le mensonge, l’abus de pouvoir et la répression.
Depuis 1962, je sais que nous sommes indépendants, nous les Algériens, mais je sais aussi, que nous ne sommes pas libres… d’exprimer nos opinions sans risquer la prison, nous déplacer sans contraintes, élire dans la transparence nos décideurs. De vivre dans la démocratie !
C.B