Par Chahredine Berriah
21 juin. Ou le solstice d’été, le jour le plus long de l’année, peut-être. On n’est jamais sûr de rien, de nos jours. Le jour et la nuit n’ont rien à voir avec le soleil et le ciel, la lumière et l’obscurité.
Le temps se mesure avec les sentiments, les états d’âme et d’esprit. La situation sociale et le pays dans lequel on vit.
L’insomniaque a son solstice tous les jours. L’indigent, aussi. Le voleur, pas sûr. Il y ceux qui ferment les yeux, mais ne dorment pas. Et ceux qui dorment, les yeux ouverts… des morts, déjà, peut-être. Ou juste une perte de conscience momentanée.
On n’a pas tous le même dimanche, ni le premier jour de semaine. C’est normal, c’est une lapalissade.
Aujourd’hui, par exemple : dans mon bled, il y a eu une cascade d’arrestations et de condamnations… de militants des droits de l’homme, d’intellectuels… ou de simple citoyens lambdas ayant cru dur, comme la tête d’un régime sénile, que s’exprimer sur un réseau social est un droit garanti par la constitution, en perpétuel remaniement.
Les garde-à-vue, les plaidoiries, les réquisitions ont été longues pour les prévenus. Très courts pour les policiers, les magistrats… Normal, pour ces nervis du pouvoir, il leur a suffi de quelques phrases proférées en quelques minutes pour sceller le destin d’une partie du peuple, son intelligence.
Entre temps, notre chef d’Etat continue de nommer des « spécialistes » septuagénaires qui ont survécu à tous les présidents, depuis les années 1980.
Du neuf avec du vieux, la grande arnaque !
C’est lundi, premier jour entre quatre murs pour mes amis, c’est lundi, aussi, pour moi en sursis !
Pour une « Algérie nouvelle », comme claironné par des gouvernants usurpateurs et voleurs, ce n’est pas demain la veille. Ce sera long, comme la nuit de l’insomniaque et le bras d’un magistrat corrompu…
C.B