Par Chahreddine Berriah
Que ne reste-t-il d’irrationnel, d’abject à ce régime et ses suppôts pour attiser davantage la colère et le rejet d’un peuple jusqu’ici résilient, pacifique et sage ?
La dernière bêtise, disons ça comme ça, est celle du ministre de la Justice, garde des sceaux Belkacem Zeghmati qui, mercredi dernier, a présenté en réunion du gouvernement, un avant-projet de loi infâmant sur la modification de l’ordonnance n°70-86 du 15 décembre 1970 portant code de la nationalité algérienne.
Ce commis de l’Etat trop zélé propose l’introduction d’«une procédure de déchéance de la nationalité algérienne acquise ou d’origine qui sera applicable à tout Algérien qui commet, en dehors du territoire national, des actes portant volontairement de graves préjudices aux intérêts de l’Etat ou qui portent atteinte à l’unité nationale».
Comme si le Code pénal punissant ces délits énumérés ne suffisait pas, ce ministre veut “désalgérianiser” tout citoyen critiquant le pouvoir qui l’emploie.
Au fait, comment peut-on qualifier ces actes “de graves préjudices aux intérêts de l’Etat ou qui portent atteinte à l’unité nationale» ?
On comprend mieux lorsque l’on sait que cette “future loi” ne concernera que les Algériens résidant à l’étranger, c’est à dire ces opposants, quelques uns, deux youtubeurs, pour être précis, Lardi Zitout de Londres et Amir DZ de Paris qui font trembler tout un régime avec des Live et des vidéos.
C’est en même temps un avertissement pour les amateurs de la critique de l’extérieur.
Dans cette situation kafkaïenne créée par les mafieux aux pouvoir, les Algériens n’ont pas attendu cet avant-projet de loi pour quitter clandestinement leur pays. Histoire de leur signifier qu’ils ne sont algériens que de nom… que la nationalité n’est pas un bout de papier, mais c’est dans le coeur.
Vendredi dernier, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a demandé aux autoritésalgériennes de mettre immédiatement fin aux violences contre des manifestants pacifiques et les arrestations arbitraires.
Rupert Colville, un porte-parole du Haut-Commissariat lors d’un point de presse de l’ONU à Genève a déclaré « Nous sommes très préoccupés par la détérioration de la situation des droits de l’homme en Algérie et par la répression continue et croissante contre les membres du mouvement pro-démocratique du Hirak ».
Le régime algérien, vulnérable et peureux, s’est abstenu de riposter, plutôt de se défendre. Le peut-il ?
De bourde en bourde, les dirigeants de notre pays, à leur tête, un président incrédible, sont devenus la risée du monde, pire, ils font sombrer toute une nation dans la régression, l’obscurité. Ils tuent à petit feu tout un peuple.
C.B