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Reporter, témoin des faits

Mariame Kane, Militante des Droits humains : « … le génie sénégalais saura circonscrire cette colère et trouver des solutions comme toujours»

Ce lundi 8 mars 2021, la Rédaction de Farafinainfo.com a fait réagir l’un de ses chroniqueurs, Mariame Kane, militante des Droits humains de son état aux faits marquants de l’actualité de la semaine écoulée en République de Guinée et dans la sous-région – Actu de la Semaine en 3 Questions- Entretien …

8 Mars, Journée Internationale des droits des femmes. Que pensez-vous de la célébration de cette journée internationale des droits des femmes ?

Je souhaite d’abord une bonne et joyeuse fête à toutes les Femmes de la planète et je rends hommage à celles qui se sont battues pour l’égalité́ et les droits de la femme dans toutes les sociétés. La journée du 8 mars est dédiée à la femme c’est, précisément, la journée internationale pour les droits des femmes. L’objectif est de réfléchir sur les conditions des femmes et de lutter contre les inégalités face aux hommes. Le premier instrument international a été la Charte des Nations adoptée en 1945. Cette journée a été officialisée en 1977 par les Nations Unies. Depuis, il y a des acquis considérables dans le monde et en Mauritanie, mon pays. Il nous faut consolider les acquis et reconquérir les mentalités gagnées par des forces obscurantistes depuis peu. On constate encore une tendance à la faible représentativité de la femme mauritanienne dans certains domaines : accès à certains postes de direction, politique ou à la scolarisation par exemple. Elles ne sont que très peu ou rarement mises en position éligible en politique même si celles qui l’ont été et ayant été élues, ont fait largement leurs preuves. La participation des femmes à l’activité économique reste faible alors qu’elles sont très entreprenantes dans le secteur informel et représentent la majorité de la population. Elles sont frappées par un phénomène urbain et sociétal nouveau : le viol suivi de meurtre parfois ou de disparition liée à ce phénomène récurrent. Nous voulons une société juste sans discrimination sur le genre, égalitaire, représentative dans les institutions démocratiques, la sécurité et le respect dans notre quotidien. C’est donc tout cela qui m’inspire à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme en Mauritanie. En tant que femme mauritanienne, je participe à la lutte pour l’émancipation totale de la femme qui est citoyenne à part entière. Militante, j’apporte avec d’autres femmes et des hommes, ma contribution multiforme pour l’avènement d’une société débarrassée des exclusions et du racisme d’Etat dont est victime la communauté nationale noire. La participation active, pleine et entière des femmes mauritaniennes aux luttes pour l’avènement d’une société faite de liberté, de justice et d’égalité est salutaire à plus d’un titre pour nous qui subissons l’assignation d’une double peine : femmes et noires.

Une affaire de mœurs est devenue une affaire d’Etat au Sénégal. Le pays du Président Macky Sall s’est embrasé après l’arrestation de Ousmane Sonko, député et président du Pastef, qui est accusé de viols et menaces de mort par la masseuse Adji Sarr. Quelle lecture faites-vous de cette affaire politico-judiciaire ? 

Le Sénégal qui est mon deuxième pays, ce qui s’y passe en ce moment me touche profondément mais en tant que Mauritanienne, je vais m’abstenir de commenter en cette période trouble toute décision de la justice sénégalaise. Des milliers de Mauritaniens vivent au Sénégal, des milliers de Sénégalais vivent en Mauritanie et les deux pays appelés frères siamois partagent une histoire commune, un destin commun que l’on ne peut que formuler le vœu de paix. Vous avez utilisé le mot « embrasé », je reste convaincue que le génie sénégalais saura circonscrire cette colère et trouver des solutions comme toujours. On peut faire confiance au peuple sénégalais, à ses autorités et classe politiques, ses autorités religieuses et à sa société civile

Les autorités mauritaniennes viennent d’alléger les mesures sanitaires annonçant la réouverture des salles de spectacles. N’est-ce pas une bonne nouvelle ?

Une bonne et Mauvaise nouvelle – La bonne Nouvelle : il est important pour les propriétaires et leurs employés de reprendre leurs activités professionnelles pour sortir de cette précarité qu’ils vivent depuis plus d’un an sans aucune aide sociale, ce qui peut créer à la longue des troubles incontrôlables. 80 % des mauritaniens travaillent dans l’informel sans aucune aide de l’Etat, il est de l’intérêt de nos autorités d’Alléger les mesures sanitaires pour soulager la vie quotidienne des citoyens – La Mauvaise Nouvelle : connaissant mes compatriotes, je ne crois pas aux respects des gestes barrières. Il faudrait que les propriétaires des salles soient très vigilants pour préserver la santé de Tous

Rédaction de Farafinainfo.com