Ce lundi 15 avril 2024, la Rédaction de Farafinainfo.com revient sur les faits marquants de l’[Actu de la Semaine en 3 Questions] en Afrique particulièrement la suspension des activités des partis politiques et associations à caractère politique jusqu’à nouvel ordre, et l’interdiction aux médias d’en parler. Le Général –Président Brice Oligui Nguema, tombeur du désormais ancien Président Ali Bongo Ondimba, plaide pour «une levée des sanctions» de l’Union Africaine «pesant» sur son pays, le Gabon. Et l’arrestation du bloggeur-activiste guinéen, Djibril Agi Sylla à Dakar par la justice sénégalaise. Entretien avec Mohamed Touré, Professeur à l’Université.
1) – Les autorités maliennes ont annoncé, mercredi 10 avril 2024, suspendre les activités des partis politiques et associations à caractère politique jusqu’à nouvel ordre puis la Haute Autorité de la Communication (HAC) «invite tous les médias (radios, télés, journaux écrits en ligne) à arrêter toute diffusion et publication des activités de partis politiques et des activités à caractère politique des associations», dit-elle dans un communiqué. N’est-ce pas la junte au pouvoir à Bamako fait beaucoup parler d’elle, mais en mal ?
Merci beaucoup M. CAMARA pour ce questionnaire ! 1 – Oui, M. CAMARA, la junte est en train de parler mal d’elle dans la mesure où elle est venue pour faire la transition qui mettra en compétition ces différents partis politiques dans leurs mouvements qu’ils pratiquent maintenant. Je crois bien, au lieu d’interdire les activités politiques des partis, il est mieux de les règlementer tout en leur expliquant les limites de leurs activités. Il est nécessaire que ces partis et Associations à caractère politique, comprennent aussi que ce ne sont pas des critiques ni la discorde qui peuvent faire avancer le pays mais plutôt la compréhension de l’autre dans ce qu’il fait afin de distinguer le possible de l’impossible, les moyens de la capacité ou de l’incapacité. Donc, pour mieux juger, il faut se mettre à la place de l’autre.
2) – Le Général Brice Oligui Nguema, Président de la Transition au Gabon, a plaidé pour «une levée des sanctions» de l’Union Africaine «pesant» sur son pays, lors de sa rencontre à Abidjan avec le Président ivoirien Alassane Ouattara. Quelle lecture faites-vous de cette demande du Chef de la junte au pouvoir au Gabon, qui est en visite de «travail et d’amitié» dans ce pays ouest-africain ?
C’est une lecture inopportune, de manque de sûreté dans les décisions, de manque de précision dans les plans, de manque de maîtrise de la situation de la part de Monsieur Nguema. C’est pourquoi il est important pour tout individu, mieux, pour un intellectuel de bien réfléchir avant d’agir pour ne pas regretter d’avoir pris une décision dont on n’a les moyens. Il est important que nos cadres militaires sachent qu’ils sont habillés pour défendre, appliquer les lois contre ce qui est anormal comme : l’élection d’un président malade, le dépassement des mandats et autres auxquels le président a juré de ne pas faire que de profiter de ces occasions pour faire le coup d’État.
3) – Activiste et voix critique de la junte au pouvoir en République de Guinée, Djibril Agi Sylla, a été arrêté et placé sous mandat de dépôt jeudi 11 avril 2024 pour «séjour irrégulier au Sénégal». La justice sénégalaise pourrait décider de l’expulser et de le renvoyer en Guinée, son pays. Quel commentaire faites-vous de cette éventuelle expulsion de ce Guinéen ?
Mon commentaire est simple. Monsieur SYLLA ne devrait pas faire ce séjour comme le nom indique « séjour irrégulier » il aurait utilisé la voie normale que de se permettre d’être dans ce qu’il ne mérite pas. L’intellectuel ne doit pas être armé de critique subjective où il ne propose rien, négation dans la négation, mais plutôt celle objective ou bien positive dans laquelle il doit proposer des solutions aux problèmes qu’il va énumérer. Nous devons être courageux d’apprécier les biens faits des autres tout en les félicitant et les encourageant mais aussi les aider à transformer ce qui est mauvais d’eux en force afin de permettre à tous et à chacun de profiter notre expertise. Pour être accompagné, il faut accompagner. Merci Monsieur CAMARA pour cette confiance incessante.
Rédaction de Farafinainfo.com
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