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Reporter, témoin des faits

Mohamed Touré, Professeur : «C’était vraiment triste de voir (…) Monsieur Moussa Dadis se prosterner…»

Ce lundi 27 décembre 2021, la Rédaction de Farafinainfo.com a fait réagir l’un de ses chroniqueurs, Mohamed Touré, Professeur de son état aux faits marquants de l’actualité de la semaine écoulée en République de Guinée et dans la sous-région – Actu de la Semaine en 3 Questions – Entretien …

                                  «… aucune personne ne peut se développer par les actions d’une seule personne à plus forte raison une nation.»

 

Dr. Bernard Goumou, ministre guinéen du Commerce, de l’Industrie et des PME a informé que «toute situation de monopole est interdite» en République de Guinée. Quelle lecture faites-vous de cette interdiction de monopole dans le commerce ?

Je prie Dieu qu’il puisse appliquer cette décision très noble car, aucune personne ne peut se développer par les actions d’une seule personne à plus forte raison une nation. La concurrence est une rivalité d’intérêt provoquant une compétition dans le secteur industriel, commercial etc. Cette concurrence est élément efficace pour le développement meilleur d’une personne voire d’un pays comme le nôtre. Le Ministre mérite d’être soutenu non seulement par Monsieur le Président de la transition et son gouvernement mais aussi l’ensemble des agents évoluant dans ce secteur pour la suppression de ce fléau(le monopole) dans ce secteur de croissance économique. Je suggérais à Monsieur le Président, la création d’une ou des écoles de commerce afin de recruter des agents de l’Etat pouvant appliquer rapidement les décisions prises à cet effet. Ce qui faciliterait l’homologation des prix sur le marché. C’est un processus long mais faisable pour vite consoler le peuple. Vous comprendrez qu’aucun Etat ne peut facilement avancer dans le développement s’il laisse gérer ces secteurs par des individus, notamment : le commerce, le transport, la santé et l’éducation. Donc, ma lecture est claire, excellente et je l’encourage. Cela ne va pas plaire à ces personnes intéressées, mais c’est ce qu’il faut pour soulager le peuple.

                       «Aucun Président n’a dans son objectif de tuer son peuple mais, l’orgueil du pouvoir…»

 

Les anciens Chefs d’Etat guinéens – Moussa Dadis Camara & Sékouba Konaté – qui ont été contraints de vivre à l’exil durant des années, viennent de rentrer au bercail après avoir été autorisés par le Colonel – Président Mamadi Doumbouya. Quelle appréciation faites-vous de cet acte hautement humaniste et humanitaire du Président du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) ?

D’abord, ces gens (Moussa Dadis Camara & Sékouba Konaté) ne méritaient pas l’exil après s’être battus pour aider le peuple à sortir de la confusion parce qu’avant la mort du feu Lansana CONTE en décembre 2008, la population guinéenne se demandait comment la Guinée serait après feu CONTE, si on se mettait dans la logique de la pagaille, de la révolte syndicale occasionnant la peur chez tous les Guinéens. Donc, il a fallu l’intervention de ces vaillants soldats, qui sont intervenus sans une goutte de sang. Bien sûr, il y a eu des ratés comme tout gestionnaire humain mais, cela ne devrait les conduire à cette aventure inattendue et inavouée par ces personnes. Ensuite, cet acte est salutaire et encourageable, qui contribue à l’atteinte de l’une des attentes du CNRD, celle du vivre ensemble et de la non exclusion. C’était vraiment triste de voir Monsieur le Président du CNDD, Monsieur Moussa Dadis se prosterner à terre en tenant par la main la Bible et le Coran ainsi que la lecture de son discourt lorsqu’ on se référait à son ton et sa capacité d’hier. C’est vrai, la vie est un temps et non tous les temps. Chacun doit savoir bien faire ce qu’il doit faire car, l’histoire ne meurt pas. Aucun Président n’a dans son objectif de tuer son peuple mais, l’orgueil du pouvoir lui impose par fois cet acte très salissant et décourageant. Nous devons aussi comprendre : qu’aucun Président ne laissera évoluer des idées contraires à sa politique de gouvernance, ce qui occasionne l’orgueil du pouvoir dont tout dirigeant doit s’en méfier. Pour terminer, je félicite Monsieur le Président d’avoir pensé à ces personnes ressources dont leur présence faciliterait certaines activités.

                                                      «Nul ne fait quelque chose contre quelqu’un ou pour quelqu’un mais, pour soi ou bien contre soi.»

 

La Commission vérité et réconciliation, ayant enquêté en Gambie sur les crimes commis durant les vingt-deux (22) ans de pouvoir de l’ancien Président Yahya Jammeh, a publié un rapport et recommande des poursuites contre ce dernier. Qu’en pensez-vous ?

Je pense à ce qui est normal dans cette affaire parce qu’on n’accède pas au pouvoir pour assassiner, mais plutôt aider. En effet, les Africains doivent comprendre que le monde évolue dans la lutte des contraires. Chacun a un rival, un concurrent dans quelques activités que ce soit. Il revient aux gestionnaires humains de jouer leurs rôles de producteur, moniteur et de mentor en prenant en compte les réclamations des autres. Nul ne fait quelque chose contre quelqu’un ou pour quelqu’un mais, pour soi ou bien contre soi. Donc, on doit avoir peur après être dans la responsabilité puisque tout finira par disparaître, mais les traces resteront et demeureront. Ces traces représentent l’histoire, qui suit et rattrapera chacun tôt ou tard. Ainsi, rien n’arrivera à personne si ce n’est que ce que chacun dit ou fait. J’apprécie beaucoup cette action de poursuite contre l’ancien Président Yahya (Jammeh) afin que vérité soit dite pour empêcher la haine et la frustration qui sont à la base des règlements de compte. En somme, l’injustice est l’ennemi du pouvoir que chaque dirigeant doit éviter.

Rédaction de Farafinainfo.com