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Reporter, témoin des faits

« Nabayagate », l’appel de l’ANAD et le « souhait »du Gl Konaté: Soninké Diané en parle…

Ce lundi 30 novembre 2020, la Rédaction de Farafinainfo.com a fait réagir son invité aux faits marquants de l’actualité de la semaine écoulée en République de Guinée et dans la sous-région Actu de la Semaine en 3 Questions– Entretien…

Accusée de détournement de «plus de 200 milliards GNF» dans un article du site d’informations, guineenews. Zenab Dramé-Nabaya a répliqué: «Prenez mon poste, mais ne touchez pas à mon honneur ! » Mieux, le Gouvernement a démenti cette information, certes, mais elle continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive dans la capitale guinéenne. Et Madame, la ministre «a décidé de saisir la justice». Quelle lecture faites-vous cette affaire politico-financière ? 

 Le monde évolue avec une certaine célérité, donc la gouvernance aussi va avec.  L’information étant incontournable,  les gestionnaires publics des ressources doivent s’y prêter à cette rigueur afin d’établir une transparence sans équivoque. Cela prouve à suffisance qu’il y’a un sérieux problème dans le fonctionnement et l’organisation de notre administration surtout financière sinon une telle révélation ne peut surgir ainsi comme un éclat. Cependant il y’a assez de rebondissement dans cette affaire, de la publication dans le journal, à la déclaration du gouvernement, le parquet, et même l’accusée, il faut laisser la justice faire son travail. Tant que justice n’est pas rendue, l’accusée est innocente de par la présomption d’innocence. Dorénavant, en tant qu’acteur de la société civile, il faudrait aussi que le peuple exige de ses autorités un code de bonne gouvernance contrôlé par les acteurs de la société civile, par des associations autonomes et des institutions internationales. Ensuite pour lutter contre la corruption, au niveau des autorités, il faut renforcer les mesures de sanction contre le corrompu et le corrupteur, donner les moyens matériels et financiers nécessaires aux agents des pouvoirs exécutif, législatif, et judiciaire de telle sorte qu’ils ne soient pas corruptibles pour de l’argent. Sensibiliser les populations sur ces mauvaises pratiques qui nuisent à la société, mettre en place un mécanisme de dénonciation de tous cas de corruption ou tentative de corruption. Et au niveau des populations guinéennes, c’est de ne plus s’adonner à cette pratique, c’est suivre et dénoncer à son niveau les cas de corruption, que chaque jeune en discute avec ses amis, que chaque père de famille en discute aussi avec sa famille, que chaque chef de tribu, province,…en discute avec ses populations, c’est de cette façon l’on pourra enfin éradiquer ce fléau et cela  dans l’intérêt de toutes les populations. Les citoyens sont de plus en plus exigeants, les biens et services publics sont sacrés, il faut en faire un usage plus républicain.

Le Général Sékouba Konaté, ancien Président de la Transition en République de Guinée, aurait « souhaité » l’implication de la France pour la résolution de la crise post-électorale ?  Et son implication personnelle en tant qu’ancien Chef d’Etat alors ?

Clamons haut et fort que nous sommes un État souverain,  indépendant alors pourquoi cet appel ? Je pense que c’est d’abord une crise entre les acteurs politiques de la Guinée. Le Général Sekouba Konaté pourrait lui-même tenter un geste de bon office, car il fut un acteur dans le processus électoral de 2010, bref il fut un ancien Chef d’Etat. En tant que guinéen, je demande au Général de privilégier une approche guinéenne de la gestion de la crise post-électorale.

Les leaders de l’Alliance Nationale de l’Alternance et la Démocratie (ANAD) –  qui ont soutenu la candidature de Mamadou Cellou Dalein Diallo, président et candidat de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) à la présidentielle guinéenne du 18 octobre 2020 – ont appelé à observer une journée de «ville morte » ce jeudi 03 décembre. Ces hommes de l’opposition guinéenne ne font que les mêmes appels depuis des années, mais probablement, ils attendent encore et toujours un  résultat contraire, est-ce vraiment possible ?

Gouverner autrement comme le dit le Président Alpha Condé doit aussi rimer avec s’opposer autrement. Je veux dire que  la stratégie déployée par l’opposition n’est pas réaliste et opportune. Tout acte qui nous écarte de l’idéal ne doit pas  être une recette politique.  Surtout Albert Einstein disait que «La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent ». Après tant de vies perdues, d’handicapés, de biens publics et privés détruits, plus de six cent marches est-ce la solution ? Je dis non car l’opposition est en face du principe de la réalité. Le Président de la République de Guinée est le Professeur Alpha Condé reconnu par nos différentes institutions constitutionnelles et même la communauté internationale dans sa diversité. Je demanderai au Président de la République de continuer son travail et de tenir compte de l’opinion de l’opposition comme prévue par nos lois. L’opposition doit changer d’approche et aller au dialogue pour une sortie de crise en faveur des populations guinéennes

Rédaction de Farafinainfo.com