Toute TRANSITION, soit-elle organique, institutionnelle ou même politique reste une épreuve extrêmement douloureuse qui met en exergue le passage d’une situation initiale jugée moins satisfaisante vers une meilleure situation souhaitée.
– Au point de vue doctrinaire, le GRAAP (Groupe d’appui à l’Autopromotion Paysanne) du Burkina des années 95 aborde le mieux les circuits interconnectés d’une TRANSITION dans les imaginaires de tout processus de développent.
Selon ce groupe de recherche où j’ai été l’un des rares guinéens a y avoir passé plusieurs stages certifiant, une TRANSITION s’illustre comme : » la situation de 3 jeunes qui veulent traverser l’autre rive pour aller chasser du gibier alors qu’un d’entre eux ne sait pas nager !
. Que doivent faire ces 3 jeunes pour traverser la rive et réussir cette chasse à 3 ?
. Doivent-ils renoncer à traverser la rive pour chasser et ramener le gibier et retourner dans la situation initiale ou foncer et risquer de noyer ?
De toute évidence, ce contexte ressemble aux angoisses qui alimentent toute TRANSITION à l’image d’une femme en grossesse qui doit accoucher.
. Accouchera-t-elle vivante avec un bébé vivant ou mourra-t-elle avec le bébé ou en le laissant vivant?
Obtenir ces situations souhaitées exigent des contraintes énormes pour tous les acteurs notamment en terme de réflexion, de courage, d’unité d’action et de solidarité d’action etc.. Pour liquider toutes les angoisses.
En réalité, amorcer et réussir une transition exige selon le GRAAP, que l’ESPACE TRANSITIONNEL SOIT SUFFISAMMENT AMÉNAGÉ pour comprendre toutes les contraintes , évaluer le niveau de déliquescence des secteurs vitaux a relever et en définir la durée et les stratégies.
Pour le cas de la transition guinéenne actuelle,le postulat irréversible consiste à considérer que:
» LA DURÉE DE LA TRANSITION ACTUELLE DÉPENDRA D’ABORD DU NIVEAU DE DÉLIQUESCENCE DES SECTEURS VITAUX DE LA NATION ET ENSUITE DE L’EFFICACITÉ DES STRATÉGIES ADOPTÉES ET UTILISÉES ».
De ce point de vue, la TRANSITION guinéenne sera indubitablement longue au-delà de 3 ans.
Voici cependant en substance les atouts et les contraintes du choix irréversible de l’option transitionnelle longue qui va s’imposer à la Guinée.
√ Au titre d’Atouts de cette option longue, il faut citer entre autres:
- La possibilité de résoudre en profondeur les maux connus du pays qu’un civile dans une démocratie normale ne pourrait résoudre.
- L’enracinement des fondements d’une démocratie guinéenne indéboulonnable.
- La mise à l’écart de tous les bandits à Cole blanc de la vie politique qui va être désormais mieux moralisée.
- La lutte contre la corruption et l’accroissement des revenus de l’Etat qui permettrait des investissements inédits pour booster le développement du pays. ect..
√ Au titre des contraintes à faire stratégiquement abdiquer par les nouvelles autorités de cette option longue, il faut citer aussi autres:
- La fureur de la communauté internationale et de la majorité des acteurs sociopolitiques toujours hostiles aux TRANSITIONS LONGUES.
- Le choix des stratégies performantes et efiscientes de conduite d’une longue transition.
- L’Impatience du peuple dès lors que les niveaux de vies vont prendre quelques coups de la conjoncture internationale qui s’amplifie.
- La furie des bandits à col blanc suffisamment enrichis qui vont continuer à saboter.etc.
En dépit de tout ce qui précède, si cette TRANSITION arrivait à être écourtée sans résultat positif perren sur l’avenir du pays ce serait l’échec du pays et si elle s’allonge aussi sans stratégie adéquate pour mobiliser la majorité des guinéens pour désamorcer les contraintes induites, ce sera également l’échec du pays. Aux guinéens de savoir jouer aux bons jeux pour une transition réussie.
Que ALLAH sauve la Guinée.
Aimé STÉPHANE MANSARE.
