Farafinainfo.com
Reporter, témoin des faits

PALUDISME EN AFRIQUE : sauver 2,5 millions d’enfants d’ici 2030

SANTÉ. Alors que le paludisme continue de décimer les populations en Afrique, notamment les enfants de moins de cinq ans, un déficit de financement de 4 milliards de dollars compromet la distribution des vaccins. Retour sur une crise sanitaire qui interpelle la communauté internationale.

Par Moussa Diop, Journaliste Farafinainfo.com

Le paludisme demeure l’une des principales causes de mortalité sur le continent africain. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 95 % des décès liés à cette maladie sont enregistrés en Afrique, touchant principalement les enfants de moins de cinq ans. Malgré l’introduction de vaccins prometteurs comme le RTS, S et le R21, le continent fait face à une problématique majeure : un déficit de financement de 4 milliards de dollars.

L’objectif de vacciner 300 millions d’enfants d’ici 2030 est en péril. Gavi, l’Alliance du vaccin, a alloué 1,5 milliard de dollars, soit seulement un tiers des besoins estimés pour assurer une couverture vaccinale adéquate. Zacharia Kafuko, directeur pour l’Afrique de l’organisation 1Day Sooner, alerte : « La vie de millions d’enfants dépend d’une action rapide. Les infrastructures existent, mais les financements manquent cruellement. »

Le livre blanc Avoiding Another Lost Decade on Malaria Vaccines souligne que les coûts de déploiement restent un défi majeur, notamment pour des pays comme le Nigéria, qui concentre à lui seul un tiers des décès mondiaux liés au paludisme.

Des défis financiers considérables

Le déploiement efficace des vaccins nécessite bien plus que des financements. Des infrastructures adéquates, une chaîne du froid fonctionnelle et la sensibilisation des communautés sont primordiales. Les pays pilotes comme le Ghana, le Kenya et le Malawi ont rencontré des coûts supplémentaires de 2,75 dollars par dose pour assurer une couverture efficace. Pourtant, seuls 39 % des enfants ont complété le schéma vaccinal de quatre doses. Certains pays, comme l’Angola, classé en autofinancement total par Gavi depuis 2018, doivent gérer seuls leurs campagnes de vaccination malgré des difficultés économiques. À l’inverse, la République démocratique du Congo bénéficie de vaccins subventionnés mais peine à assurer leur distribution dans les zones reculées.

Autres articles

GUINÉE : L’UFDG se réunira en congrès pour…

COOPÉRATION SÉCURITAIRE : Kigali et Conakry…

Mobilisation urgente 

Le vaccin R21, moins coûteux et doté d’une capacité de production quasi illimitée, offre une chance inédite de renverser la tendance. Selon les experts de la santé, il pourrait sauver 180 000 enfants d’ici 2030 si le financement est assuré.

Pour combler ce déficit, un investissement immédiat de 500 millions de dollars permettrait de renforcer le déploiement des vaccins, évitant ainsi des pertes humaines massives. À plus long terme, deux milliards de dollars supplémentaires permettraient de vacciner 87 millions de nourrissons dans les pays à forte charge de morbidité. Les pays à revenu élevé, les agences multilatérales et les philanthropes sont appelés à intensifier leurs efforts. Toutefois, les experts insistent sur l’importance d’une approche holistique, incluant la formation du personnel de santé, le renforcement des infrastructures et la mobilisation communautaire.

#paludisme #santéafrique #farafinainfo #paludisme_afrique #vaccin

 

M.D

 

Farafinainfo à l’honneur : Le journaliste Chahreddine Berriah, lauréat