PRÉSIDENTIELLE TUNISIENNE 2024 : Sur fond de [contestation], Kaïs Saïed réélu pour un deuxième mandat
ÉLECTION. Sans aucune surprise, le président sortant, Kaïs Saïed, succède à lui-même, avec 90,7%, lors du scrutin du 6 octobre dernier.
Un score jugé dictatorial par la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) qui exprime son « inquiétude pour la situation des droits et libertés menacés et pour le sort des défenseurs des droits humains en Tunisie, confrontés à une vague de répression des droits en Tunisie sans précédent depuis 2011 ».
Cette élection présidentielle, contestée par de nombreux citoyens dont des activistes (intellectuels, hommes politiques) plusieurs jours avant sa tenue, annonçait déjà que les dés étaient pipés : le président-candidat, pour éviter toute mauvaise surprise, il avait évincé, le 20 août dernier, ses potentiels concurrents, huit d’entre eux avaient été poursuivi et emprisonnés par les autorités, selon Human Rights Watch.
Avec un taux de participation de 28,8%, ce score est le plus bas depuis la révolution en 2011.
Tout était préparé pour que Saïed remonte sur le trône. Et pour accentuer l’opacité, même les statistiques fournies par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) ne peuvent être vérifiées.
Pire, pour garantir la victoire du président sortant, cette instance a désobéi à la décision du tribunal administratif de réintégrer trois candidats dans la liste du scrutin. En outre, l’ISIE avait rejeté la demande des organisations de la société civile, qui observaient toutes les élections depuis 2011, de même que les journalistes étrangers souhaitant couvrir cet événement, s’étaient vus refuser leur accréditation.
Elu une première fois en 2019, Kaies Saïed s’était caractérisé par une « mainmise brutale sur tous les pouvoirs et les institutions tunisiennes » affirment les observateurs.
Avec notre Correspondant en Algérie & au Maghreb, Chahreddine Berriah
Farafinainfo à l’honneur : Le journaliste Chahreddine Berriah, lauréat