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Reporter, témoin des faits

Procès Policiers & Leaders FNDC: La journaliste Asmaou Bantighel Barry en parle …

Le Directeur de la DCPJ et le Commandant de la BRI se croient bien forts de quelque chose pour refuser de se présenter par deux fois au Tribunal de Dixinn, pour l’ouverture d’un procès les opposant à deux citoyens qu’ils ont illégalement et brutalement fait kidnapper.

Pour rappel, le 6 mars aux alentours de 19h 15mn, des hommes de la brigade de recherches et d’interpellation, se sont introduit à notre domicile. Deux parmi eux ont escaladé le mur de la cour pour se retrouver à l’intérieur, défoncer le portail d’entrée qui était fermé à clé, afin que le reste du groupe puisse y accéder. De passage, ils ont endommagé le compteur de l’eau et les tuyaux d’installation. Alors que moi je tenais la clé et me dirigeait vers le portail pour leur ouvrir tranquillement.

Devant cette violence, j’ai compris qu’ils n’étaient pas venus pour déposer une convocation et peut être par la suite procéder à une interpellation en douceur de mon époux (Ibrahima Diallo) et son collaborateur (Sékou Koundoun)

En attendant que mon époux sorte de la maison, (il était rentré pour se changer et venir se mettre à leur disposition), je tante d’avoir un dialogue avec ces agents encagoulés. Sachant que nous n’étions plus dans les heures légales de perquisition ou d’interpellation à domicile. Ainsi, je pose de simples questions « Bonsoir, je suis Asmaou, Ibrahima c’est mon mari. N’entrez pas dans la maison, il arrive. Avez-vous une convocation ou un mandat de perquisition ou d’amener? »

Il n’en fallait pas plus, pour mettre les gars dans une colère noire. Etant arrêtée devant la porte d’entrée de mon salon, l’un d’entre eux se permet de me prendre au collet, me pousser avec force, me jetant ainsi sur l’un des pots de fleurs posés sur les balustrades de la terrasse. Il me rétorque « de quel mandat parles-tu ? Tu te crois pour qui ? » Pendant que trois autres gars armés forçaient la porte du salon. Avec son arme, l’un d’entre eux a cogné fort la grille métallique, arrachant ainsi trois bars de fer.

Entre temps Ibrahim a fini de s’habiller et viens se mettre à leur disposition en leur disant « Je suis là. Lâchez ma femme.»

Pendant que ce premier groupe prenait mon mari pour l’amener vers leur véhicule, Mohamed Lamine Simakan, Commandant de la BRI, s’introduit à son tour dans la cour et dit à un autre groupe qu’il reste un à prendre (à l’occurrence Koundouno) qui était aussi dans le salon en train de mettre ses chaussures.

Si Ibrahim s’est livré à eux avant qu’ils n’accèdent dans la maison, pour Koundouno, ils y sont allé pour l’extraire avant même qu’il n’ait le temps de porter ses chaussures.

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Dans ce brouhaha et ne connaissant pas la disposition à l’intérieur de la maison, ils bousculent et font tomber certains meubles du salon et en cassent même d’autres (notamment une chaise de la table à manger et un pouf)

Une fois les deux messieurs à bord des pickups différents. Enfin j’ai pu apercevoir qu’ils ont mis une cagoule noir sur la tête de Ibrahima. C’est en ce moment j’ai capturé deux photos de la scène.

De retour dans la cours, je me rends compte que mon téléphone a disparu. J’appelle ainsi au téléphone, Lamine Simakan (qui est une connaissance depuis cinq ans), pour lui signifier que l’un de ses agents a pris mon téléphone pendant l’opération d’interpellation. Pour moi, c’est deux cas : Soit, ils ont cru que c’est le téléphone de Ibrahim et l’ont donc emporté avec eux pour éventuellement le mettre sous scellé, ou alors c’est un agent indélicat qui a profité pour le voler. J’ai donc dit à Simakan que dans l’un ou l’autre cas, qu’on peut me le restituer sans qu’on en fasse un incident. Si c’est la première hypothèse, qu’ils sachent alors qu’ils n’ont pas le téléphone qu’ils devaient prendre. Et dans la deuxième, lui, le chef d’équipe connaissant quels sont les agents qui étaient avec lui, il peut les contraindre à restituer le téléphone. Lui et moi on se comprend parfaitement au téléphone. Il promet de voir avec son équipe et me rappellera pour dire la suite.

A ma grande surprise, les gars prennent mon téléphone qui n’est pas codé et entrent dans mes différentes applications, se mettent à fouiller, écrivent à des gens qu’ils estiment être membres ou proches du FNDC, dans le but de leur extorquer des infos. Ils ont utilisé mon téléphone et exploité mes données pendant 3 jours. Lorsque j’en ai parlé dans les médias, à l’occasion du déferrement des deux interpellés au tribunal, ils donnent mon téléphone – à moi qui ne suis pas concernée par les accusations qu’ils portent à mon mari- au parquet.

Au regard des faits exposés ci haut, je trouve aberrant que les chefs de ces deux unités refusent de répondre de leur responsabilités.

Asmaou Bantighel Barry, Journaliste- Reporter à LYNX-LANCE