Recrudescence du viol en Guinée : Une ONG interpelle les leaders religieux, traditionnels et communautaires.
L’ONG «Femmes au Cœur du Développement » a animé une conférence de presse ce vendredi 21 février 2020 à Conakry. Son objectif est de lancer un plaidoyer à l’endroit des leaders des leaders religieux, traditionnels et communautaires sur la problématique liée aux viols, aux agressions sexuelles, mais surtout l’application des textes de lois en République de Guinée.
Hadja Bintou Bamba, présidente des Coalitions des Organisations de la société civile /planification familiale (OSC/Pf) a dans son intervention rappelle que la Guinée a signé et ratifié plusieurs instruments juridiques internationaux et nationaux comme stratégies et moyens de lutte pour l’éradication du phénomène de violences, la protection des droits humains, des droits des femmes et des filles. « Mais hélas ! La plupart des présumés violeurs ne sont pas punis » s’offusque l’activiste.
« Aujourd’hui, les phénomènes de viol et d’agression sexuelle sont devenus un facteur de lourde conséquence sur la vie de nos filles et femmes à savoir: les grossesses non désirées, les frustrations, les traumatismes, les troubles psychologiques, l’abandon des écoles, les maladies sexuellement transmissible et le Sida/VIH, les rejets des victimes par les parents pour ne citer que cela » a dénoncé Hadja Bintou BAMBA.
Selon cette activiste, l’enquête nationale sur les violences basées sur le genre révèle que 92% des femmes âgées de 15 à 49 ans sont victimes de violences avec 46% de viol et 9% d’agression sexuelle. D’autres enquêtes révèlent que 552 cas de viol sont commis en 3 mois entre Août et Octobre 2018 dans les communes de Conakry.
Notre objectif global, précise a-t-elle, c’est d’amener les religieux, traditionnels et communautaires à mieux agir face aux situations de violences sexuelles en particulier les viols en République de Guinée.
Pour rappel, l’office pour la protection des genres et mœurs (OPROGEM) a présenté mercredi dernier un présumé violeur âgé de 29 ans qui aurait abusé 5 fois une fillette de 5 ans.
Aissatou Diallo