OPINION. La notion de « système » est souvent utilisée pour désigner un ensemble de pratiques et de structures que nous critiquons, sans toujours réaliser que nous en faisons partie intégrante. Le véritable défi auquel nous faisons face est de comprendre que ce système, que nous dénonçons, est constitué en grande partie de nos propres comportements et choix.
En effet, chaque fois que nous parlons de démocratie tout en méprisant la contradiction, nous incarnons ce système. Lorsque nous prônons l’hygiène publique tout en jetant nos ordures dans la rue, nous contribuons à ce même système. Nous affirmons vouloir des manifestations pacifiques tout en étant nous-mêmes violents ; nous souhaitons des réformes tout en trichant ou en corrompant. Tous ces comportements, qu’ils soient ceux d’un étudiant, d’un enseignant, d’un fonctionnaire, ou même d’un ministre, perpétuent le système que nous critiquons.
Ce constat s’étend à tous les aspects de notre vie sociale et professionnelle. Que vous soyez un commerçant refusant de payer ses impôts, un parent qui corrompt un enseignant, ou un citoyen qui vote en fonction de l’ethnie plutôt que le mérite, vous participez à ce système. Lorsque nous appelons à des marches pacifiques tout en permettant la violence et la destruction, nous devenons des acteurs de ce chaos.
Le véritable changement ne viendra pas uniquement de l’extérieur, mais de notre propre capacité à nous réformer. C’est en remettant en question nos propres comportements et en prenant des responsabilités individuelles que nous pourrons espérer un impact positif sur nos communautés.
Notre lutte contre le système commence par une introspection personnelle et une volonté sincère de corriger nos propres manquements. Seule une transformation interne permettra une véritable transformation collective.
Nous devons donc « changer pour changer ». En faisant preuve de respect, de responsabilité et de sérénité, nous pourrons bâtir une société plus juste et plus cohérente.
Nous sommes tous partie intégrante de ce système, et il est de notre responsabilité de nous transformer pour permettre un véritable progrès.
Notre centre de gravité reste et demeure la République de Guinée, nos efforts citoyens doivent aller dans ce sens. Et refusons ce pessimisme éternel qui prend de l’ampleur dans notre quotidien, la direction de la marche que nous dessinerons pour notre pays est inéluctablement lié à notre devenir, ce n’est pas les extraterrestres qui viendront faire le travail à notre place.
Faisons un effort pour s’aligner sur les valeurs de notre société, sur les principes directeurs de la République.
Soninké Diané
Consultant Formateur
Cadre du Conseil National de la Transition (CNT)
Tel : 622 57 48 60
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