OPINION. En Guinée, le défi du changement et du remplacement prend une dimension particulièrement significative dans le contexte de transition : de ses enjeux politiques, économiques et sociaux. Le pays se trouve à un carrefour où le besoin de transformation est pressant. Dans ce contexte, il est crucial de comprendre que le simple remplacement des figures de proue ou des structures en place ne suffira pas à résoudre les problèmes de fond.
Le changement, dans le cas de la Guinée, doit être vu comme un processus profond et structuré. Il implique non seulement des réformes institutionnelles et des changements de leadership, mais aussi une révision fondamentale des pratiques, des politiques et des mentalités. Le changement véritable doit aborder les causes profondes de la corruption, de la mauvaise gouvernance et des inégalités, et non se contenter de substituer une entité par une autre sans toucher aux dynamiques sous-jacentes.
Les discours ne suffisent plus de changer ou de remplacer.
Remplacer des dirigeants ou des politiques sans une refonte significative des structures et des processus de gouvernance ne produira que des effets temporaires, du “Ote-toi de là pour que je m’y mette ». La Guinée a besoin d’une transformation systémique qui inclut des réformes dans le système judiciaire, la transparence administrative et la participation citoyenne. Un remplacement sans changement de paradigme risque de maintenir le statu quo et de reproduire les mêmes problèmes sous une autre forme. Il est grand temps de mettre fin à cette exploitation et à cette corruption endémique. Les pratiques qui détruisent notre nation doivent cesser. Nous devons balayer cette corruption qui gangrène notre pays. La Guinée abrite des musulmans et des chrétiens, et malgré les enseignements de la Bible et du Coran, certains continuent de détourner les valeurs qu’ils professent. Car en réalité il s’agit d’opportunités pour siphonner les ressources publiques et enrichir des proches. Plus ils accumulent, plus ils en veulent, tout en laissant notre pays se détériorer et hypothéquer l’avenir des générations actuelles et futures.
Les discours ne suffisent plus de changer ou de remplacer. Nous devons agir. La seule manière d’exercer un véritable changement est de sanctionner ceux qui abusent du pouvoir, en mettant fin à leur impunité. Les mesures doivent être sévères : il faut les confronter, les punir et les faire rendre des comptes.
Il est donc impératif que les efforts de réforme en Guinée soient accompagnés d’une vision de changement profond. Les nouvelles orientations doivent aller au-delà des apparences pour traiter les racines des défis structurels. Les initiatives visant à remplacer les anciens systèmes doivent être intégrées dans une stratégie globale de transformation qui privilégie la durabilité, l’équité et l’efficacité.
En ce moment de refondation de l’État par, le CNRD même si nous saluons les 36 premiers mois de gestions
Nous devons également être exemplaires dans nos propres actions. Il est crucial que notre discours et nos actes soient en cohérence. Si nous prônons l’intégrité tout en pratiquant le contraire, nous perdons toute crédibilité. La sanction des fautes doit se faire sans aucune considération de tribalisme ou de favoritisme.
Ce n’est qu’avec une détermination sans faille et une application rigoureuse de la justice que nous pourrons espérer un véritable renouveau pour notre pays.
En ce moment de refondation de l’État par, le CNRD même si nous saluons les 36 premiers mois de gestions, nous demandons aux autorités d’y veiller davantage sur le mécanisme de remplacement des cadres afin de freiner définitivement le fléau de la corruption.
En définitive, la Guinée doit embrasser le changement comme un outil puissant de transformation sociale et politique. Le remplacement des structures obsolètes doit être couplé avec un changement substantiel des pratiques et des mentalités pour garantir un impact réel et durable. Seule une approche intégrée, alliant remplacement et changement profond, pourra mener à un avenir plus prospère et juste pour le pays.
Soninké DIANE
Consultant-Formateur
Cadre du Conseil National de la Transition.
Tel: 622 57 48 60
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