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[Série] Labé (1/10) : Les chauffeurs entre angoisse sur la route et peur des coupeurs de route

Spécial Labé de Farafinainfo – Les chauffeurs de Labé, qui viennent à Conakry, roulent prudemment plutôt doucement à cause de l’état catastrophique du réseau routier. Pis, ils sont aussi stressés et inquiets au volant par peur de tomber sur les coupeurs de route.

«Les travaux routiers de la route nationale Conakry – Mamou sont en cours. Ce qui est une très bonne chose pour les usagers de cette voie publique. Pour vous dire que la route est un atout majeur pour tout développement comme vous le savez. Cependant la nationale Mamou –Labé semble être mise aux oubliettes. L’absence des traces du Gouvernement sur ce tronçon est visible», regrette amèrement Lamarana Kakoni Diallo tout en révélant cette indispensable voie de contournement pour rallier la ville de Karamoko Alpha Mo Labé : «Avant, je passais par Conakry pour venir Labé, mais actuellement, vu l’état désastreux de la route nationale, je passe par Kamsar puis Gaoual pour pouvoir arriver à Labé. Pour ce faire, nous consommons 120 litres pour un aller-retour en plus de la souffrance physique des chauffeurs et passagers sans oublier les pannes à répétition et la peur de tomber sur les coupeurs de route. Parce que ces derniers profitent du mauvais état des routes pour mettre des embuscades sur la route».

Autres souffrances en partage  

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Amadou Bah, un autre chauffeur de la route Conakry – Labé rencontré, raconte ses malheurs : «La route Mamou – Labé est catastrophique, complément dégradée et difficile à pratiquer. Avant, ma voiture consommait  de 30 à 35 litres de gas-oil, mais vu l’état calamiteux de la route présentement, ma voiture de six (6) places consomme entre 40 à 45 litres. Nous roulons avec les vitesses 1ères et 2èmes tout au long du trajet. Donc, c’est difficile de faire des bénéfices dans cette situation. Nous rappelons au Gouvernement que la réalisation des routes doit être une priorité pour le Gouvernement». Les chauffeurs rencontrés se plaignent tous ou presque. Ils sont stressés et inquiets à la gare routière de Labé, surtout avant de bouger pour Conakry. Les uns évoquent l’état de dégradation du réseau routier, les autres craignent les coupeurs des routes. Quant au chauffeur Ibrahima Diallo, il informe : «Si la route est en bon état, nous faisons juste trois (3) heures de temps entre Labé et Mamou. Nous sommes vraiment fatigués, car le peu que nous gagnons, on le partage entre le garage et les barrages. Et pourtant, les barrages ont été officiellement levés par le Colonel Mamadi Doumbouya, Président de la Transition, dès sa prise du pouvoir, (mais les habitudes ont la vie dure). Pire, les coupeurs des routes ne nous laissent pas travailler, car nous ne prenons pas  le risque de rouler au-delà de minuit. Il faut forcément passer la nuit à Mamou et continuer le lendemain matin». Décidément, les chauffeurs souffrent énormément du mauvais état de la voie publique, mais aussi de l’insécurité grandissante.

Abdoulaye Baldé