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Reporter, témoin des faits

[Série] Labé (2/10) : L’insalubrité à Sassè (Quartier Mairie) se passe de commentaires

Spécial Labé de Farafinainfo.com – Labé est l’une des principales et importantes villes de la République de Guinée du point de vue économique et démographique. Et est composée de 28 quartiers dont 12 urbains, entre autres, Daka 1, Daka 2, Kouroula et Mairie. Notre reporter est allé à la découverte du quartier Mairie et a découvert des citoyens – vendeuses, chauffeur, marchands… – au marché Sassè. Ces derniers pointent un doigt accusateur sur les autorités communales.

«L’insalubrité (à Sassè) est révélateur d’un manque de volonté des autorités communales de la ville de Karamoko Alpha Mo Labé de son vrai nom Mamadou Cellou Diallo. Les responsables de cette commune avaient commencé le ramassage des ordures, mais le constat est déplorable depuis un moment. Aujourd’hui, c’est comme s’ils n’ont jamais ramassé des ordures», déplore Adama Bah, l’arrêt de l’opération de ramassage des ordures. Cette vendeuse des condiments est assise et entourée des ordures à quelques encablures d’un dépôt d’immondices. Elle n’a pas le choix et doit faire vivre sa petite famille. Pourtant, elle en est bien consciente de la dangerosité de cet environnement insalubre. Et Adama le fait savoir avec amertume dans sa confidence. «Nous sommes exposés  à toutes sortes de maladies, mais on n’y peut rien, car nous avons des familles à soutenir», se confie-t-elle avec amertume.

Citoyens & Ordures font bon ménage

Invraisemblablement, Amadou Oury Diallo, chauffeur de taxi de son état, s’accommode de la situation et se justifie: «Nous vivons avec les ordures, car c’est ici que nous gagnons notre vie. Néanmoins, nous demandons aux autorités communales de revoir leur stratégie de nettoyage de la ville afin de rendre la ville propre», tout en soulevant un souci : «Avoir où se stationner est un vrai casse-tête voire une tâche difficile, surtout un lieu où on gagne des clients, donc nous nous stationnons tout près de la poubelle pour attendre les femmes, qui viennent du marché». Tout comme Adama Bah, Abdoulaye Bah, marchand d’habits au pont de Sassè, pointant un doigt accusateur en direction des responsables administratifs: «Des autorités ont une grande part de responsabilité dans l’insalubrité de cette partie du quartier Mairie. Ces dernières doivent savoir où mettre les ordures. Nous disons souvent à des gens, qui viennent jeter les ordures dans la rivière de ne pas le faire, mais malheureusement, ils ne nous écoutent pas et ne veulent même pas comprendre. Toutefois, les autorités doivent mettre des poubelles afin de permettre aux citoyens d’accéder finalement à ces poubelles. Car, ce problème est une mauvaise chose pour l’environnement. Désormais la rivière a laissé place aux ordures». C’est vraiment triste de constater que le lit de la rivière est complètement occupé par les ordures.

Ordures ménagères : des nids à maladie

Oui, c’est un problème de santé publique. Vivre avec les ordures d’odeurs nauséabondes n’est sans conséquence sur la vie des citoyens. «Les dépôts d’ordures ménagères représentent non seulement une pollution ‘’esthétique’’ du cadre de vie, mais ils sont surtout une source très diverses de maladies. Paludismes, intoxications alimentaires, fièvres typhoïde, choléra … les ordures ménagères, ce sont l’ensemble des déchets et détritus de la vie quotidienne, ceux dont on se débarrasse tous les jours, parce qu’ils sont devenus encombrants ou indésirables.» Selon une information de Destination santé

Reportage de Farafinainfo.com réalisé par Abdoulaye Baldé