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Reporter, témoin des faits

Soninké Diané, Acteur du Développement : «L’Afrique refuse de s’affirmer face à la métropole.»

Ce lundi 23 novembre 2020, la Rédaction de Farafinainfo.com a fait réagir son invité aux faits marquants de l’actualité de la semaine écoulée en République de Guinée et dans la sous-région Actu de la Semaine en 3 Questions– Entretien…

 Macron félicite Ouattara et zappe Condé. Quelle lecture faites-vous de cette sortie médiatique du Président Français ?

Vous savez que l’Afrique refuse de s’affirmer face à la métropole. Sinon je ne vois pas  pourquoi en faire un tollé. À nos États de travailler pour être respectés. Macron a  dans sa logique française,  applaudir  les présidents qui font l’affaire de la France. C’est un non événement vu que ça n’impacte en rien sur le processus de développement de notre pays si on s’y met. Ce n’est même pas la peine d’apprécier ou de condamner de tels propos de M. Macron dès lors qu’il dit:  » la France n’est pas donneur de leçon ». Le reste est une question d’intérêt. Parlant d’intérêt nous savons que la Côte d’Ivoire représente des intérêts importants pour la France. La Guinée a mis fin au rêve du plus grand empire colonial au monde de la France. Il faut se mettre au travail. La Guinée est un pays debout, qui avance à la cadence de son destin. Nous sommes une nation de dignité, de liberté.

La «dissolution» de l’Assemblée Nationale de Guinée est désormais un terrain de confrontation de la société guinéenne (pour et contre), n’est-ce pas ?

La dissolution de l’Assemblée Nationale est prévue par l’article 102 de la Constitution en vigueur, dispose: « En cas de désaccord persistant entre le président de la République et l’Assemblée nationale sur des questions fondamentales, le président de la République peut, après avoir consulté le président de l’Assemblée nationale, prononcer la dissolution de celle-ci. La dissolution ne peut être prononcée avant la troisième année de la législature et, au cours d’un même mandat présidentiel, plus d’une fois. De nouvelles élections ont lieu dans les soixante jours qui suivent la dissolution. Si celles-ci renvoient à l’Assemblée nationale une majorité de députés favorables à la position adoptée par l’ancienne majorité sur la question qui a provoqué la dissolution, le président de la République doit démissionner. L’Assemblée nationale se réunit de plein droit dans les dix jours qui suivent son élection. En cas de désaccord entre le président de la République et l’Assemblée nationale avant la troisième année de législature, la Cour constitutionnelle peut être saisie par le président de la République ou par le président de l’Assemblée nationale ou par un dixième des députés. La décision de la Cour constitutionnelle s’impose au Président de République et à l’Assemblée Nationale » Face à la République, l’engagement républicain se manifeste dans toute sa plénitude. Dissoudre ou ne pas dissoudre,  qu’est-ce qu’on veut pour notre pays très honnêtement ? Je suis un adepte du respect de la volonté du peuple, des Institutions et non un féru des colmatages de circonstance pour satisfaire quelques esprits surchauffés. Ayons la culture du respect de nos Institutions. À mon entendement, les lois sont interpersonnelles, elles s’imposent à tous, il faut penser à un cadre réglementaire pour l’opposition extra-parlementaire. Je prône certes le dialogue dans le respect de notre constitution.

Que pensez-vous du Décret de DECLARATION DES BIENS en Guinée pris par le Pr. Alpha Condé, Président de la République de Guinée ?

C’est une belle action, il faut se donner tous les moyens pour la meilleure gouvernance dans notre pays. Nous pouvons déjà saluer la volonté politique du Président de la République dans la lutte contre la corruption et les détournements des deniers publics. Car devant le vol, le détournement…, les humains deviennent très ingénieux. Cette mauvaise pratique sape les efforts du gouvernement dans son élan de satisfaire la demande sociale et économique. Ainsi l’Etat à l’obligation de contrôler les avoirs de tous les Guinéens surtout les fonctionnaires et cadres de l’administration. Il faut impérativement moraliser la gestion publique dans notre pays pour le respect des services et biens.

Rédaction de Farafinainfo.com