Farafinainfo.com – Actu Sociopolitiques Africaines – Le 22 décembre, Bamako a rappelé son ambassadeur en poste à Alger, deux jours après la convocation par le ministère malien des affaires étrangères de l’ambassadeur algérien. Ce dernier s’était vu reprocher des «actes inamicaux » et « une ingérence » dans « les affaires intérieures » du Mali.
Selon un communiqué, le gouvernement malien, Bamako a vivement protesté contre « les rencontres récurrentes, aux niveaux les plus élevés en Algérie, avec des personnes connues pour leur hostilité au gouvernement malien » ou avec « des mouvements signataires » de l’accord d’Alger de 2015 « ayant choisi le camp des terroristes »
Répondant à ces allégations, , le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, a souligné que le mercredi 13 décembre, l’Algérie a appelé, à travers un communiqué, « toutes les parties maliennes à renouveler leur engagement dans la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger« . Le lendemain, le 14, l’ambassadeur du Mali à Alger a lui aussi été convoqué par la diplomatie algérienne.
M. Attaf, a rappelé à l’ambassadeur du Mali, que « toutes les contributions de l’Algérie à la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité au Mali ont toujours reposé sur trois principes cardinaux dont elle n’a jamais dévié« , selon un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères. Ces principes sont « l’attachement intransgressible de l’Algérie à l’intégrité territoriale, à la souveraineté et à l’unité nationale du Mali« , « la voie pacifique » pour « garantir la paix au Mali » ainsi que « la réconciliation (…) sans exclusion« .
Pour calmer davantage le jeu, l’Algérie, à travers son agence de presse officiel, a publié une longue dépêche où son ambassadeur à Bamako, Riache El Houès, a indiqué que « l’Algérie déployait des efforts afin de ramener la paix entre les Maliens sur la base de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, dont les principes extrêmement clairs s’appuient sur le respect de l’intégrité territoriale du Mali, de sa souveraineté et de son unité nationale » et de rappeler « Les relations historiques, commerciales, culturelles et humaines entre la Région du Touat (en Algérie, ndlr) et le Mali (ancien Soudan occidental) du XIIe au IXXe siècle
Sur la récente visite du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf à Bamako, M. El Houès a affirmé qu’elle avait pour but d’instaurer « un dialogue avec les frères Maliens au plus haut niveau pour voir comment faire avancer durablement le processus de paix au Mali ». Un processus « dont l’Algérie assume le rôle de chef de file et pour lequel elle tient à cœur afin d’aider les frères Maliens à dépasser la situation d’impasse actuelle ».
Tension passagère ou crise profonde entre les pays voisins, toujours est-il que l’Algérie et le Mali ont le devoir de s’entendre. Cela y va de la sécurité des deux peuples.
Avec notre Correspondant Permanant au Maghreb, Chahreddine Berriah
Farafinainfo à l’honneur : Le journaliste Chahreddine Berriah, lauréat
