ALLOCATION TOURISTIQUE. Avec 750 euros par an pour les adultes, l’Algérie se libère de 25 ans de statu quo monétaire. Mais la viabilité du dispositif reste insuffisante pour les voyageurs algériens. Les défis sont grands et le marché noir continue de se développer.
Par Moussa Diop, Journaliste Farafinainfo.com
En décembre 2024, le gouvernement algérien a annoncé une augmentation significative de l’allocation touristique, passant de 100 à 750 euros par an pour les adultes, et à 300 euros pour les mineurs. C’est assez inédit pour les voyageurs algériens, qui n’avaient pas le choix pour leurs voyages, et devaient solliciter le marché noir où le taux est élevé. D’ailleurs, ce montant (le même depuis 1997) avait longtemps contraint les voyageurs à recourir au marché parallèle des devises. Cette réforme vise à offrir un accès plus équitable aux devises, tout en réduisant la dépendance aux circuits parallèles, où les taux sont exorbitants.
L’augmentation est saluée comme une mesure sociale forte, alignant l’Algérie avec des standards internationaux tout en stimulant le tourisme. Toutefois, des questions subsistent : les modalités d’application, comme l’obligation d’un billet d’avion, pourraient limiter l’accès pour les voyages terrestres. De plus, d’après des experts, ce dispositif pourrait peser sur les réserves de change nationales, estimées à environ 72 milliards de dollars. L’allocation du pèlerinage a également été révisée, atteignant désormais 1000 dollars par pèlerin, renforçant les efforts pour encadrer l’utilisation des devises dans les circuits officiels. Ce changement représente un pas vers la modernisation économique et la lutte contre le marché noir. Les Algériens voudraient des bureaux de change comme dans la plupart des pays, et qu’ils puissent changer des devises dans des limites plausibles. Ainsi, que de pouvoir faire cette opération plusieurs fois par an. Afin de bénéficier du taux de la banque nationale, et en finir définitivement avec le marché noir.
M.D
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