3 Questions à … Soninké Diané : «Le Président AST fut un grand homme pour la Guinée, l’Afrique, le monde Arabe …»
Le Colonel Mamadi Doumbouya, Président de la Transition, ne cesse de poser des actes allant dans le sens de la réconciliation et de l’apaisement des cœurs des Guinéens. Après la restitution des Cases de la Bellevue à la famille du défunt Président Ahmed Sékou Touré, le nouvel homme fort de la République de Guinée vient de poser un acte de portée historique baptisant l’Aéroport International de Conakry Gbessia : Aéroport International Ahmed Sékou Touré de Conakry. Et Soninké Diané en parle dans cet entretien …
Ça y est, c’est désormais officiel, un Décret du Colonel Mamadi Doumbouyal confirme la rumeur de rebaptisation de l’Aéroport International de Conakry Gbessia qui s’est répandue comme une trainée de poudre dans la capitale guinéenne. L’Aéroport International de Conakry Gbessia est rebaptisé Aéroport International Ahmed Sékou Touré de Conakry ! Quelle lecture faites-vous de cet acte du Colonel Mamadi Doumbouya ?
Je voudrai commencer par remercier le colonel Président Mamadi Doumbouya pour la reconnaissance et l’hommage au fils le plus illustre de la GUINÉE indépendante. On a rendu à César (Ahmed Sékou Touré) ce qui lui est dû. Vous savez, le monde est souvent et doit être marqué par des actes héroïques et de bravoure. Faites la statistique des pays dont les aéroports portent les noms des présidents qui ont marqué d’encre indélébile le combat à la souveraineté nationale, vous serez édifié. C’est dans l’ordre naturel que le Colonel – Président a inscrit ce changement de nom.
Ce bel acte de rebaptisation de l’aéroport intervient juste des jours après la restitution des Cases de la Bellevue à la famille du défunt Président Ahmed Sékou Touré n’est-ce pas ?
Jamais deux sans trois : une suite logique des choses, il fallait s’y attendre. C’est un acte symbolique pour la Nation guinéenne. Je crois personnellement que le produit marketing de notre nation, c’est le Président Camarade Ahmed Sékou TOURÉ, il a posé les actes majeurs pour l’Afrique, la GUINÉE et le monde. Aucun patrimoine n’a porté son en GUINÉE de son vivant….. Soyons sincères et laissons l’histoire agir à travers le temps.
Cette rebaptisation de l’aéroport fait couler beaucoup d’encre et de salive en Guinée. Pourquoi nous autres Guinéens avons du mal à assumer notre histoire commune, qui ne cesse de nous diviser ?
Très honnêtement, je ne suis pas surpris et étonné. Vous savez même le bon Dieu ne fait pas l’unanimité. Il y’a un fait qu’on doit comprendre, focalisons sur notre Guinée dans son entièreté. Tout ce qui touche au droit, à la justice revêt un sceau de prudence, d’attention, de méditation et d’invite au pouvoir de mener à bien ce processus de mise en place d’un comité de réflexion pour trouver un espace d’expression et règlement des maux de notre société. Nous avons pris cette logique personnelle de s’octroyer la détention de la vérité du pays, ce n’est pas responsable. On ne peut nier l’évidence, le Président (Ahmed Sékou Touré) fut un grand homme pour la Guinée, l’Afrique, le monde arabe …
«Un fils ne se plaint pas de ses pères, il doit se battre pour mieux faire que ses pères»
Après le 26 mars 1984, on a vu le ballet de fortes personnalités ici à Conakry, ce n’est pas à négliger et cela signifie assez de choses. Les témoins oculaires sont encore présents, on peut demander à déclassifier les dossiers sur la Guinée de 1958 à 1984, on saura réellement le déroulé des événements. … Malheureusement notre pays traverse une crise profonde ; une mutation d’une génération qui n’aurait pas réussi à transmettre les valeurs républicaines, mais un fils ne se plaint pas de ses pères, il doit se battre pour mieux faire que ses pères. Personnellement, je pense que le Colonel Mamadi (Doumbouya) a joué sa partition, il faut trouver du contenu et l’accompagner pour évacuer notre fracture mémorielle pour la paix et l’unité recouvrée des fils et filles de GUINÉE. Le Colonel, vous êtes en train de poser des actes d’un fils digne et un fils d’honneur. Nous ne devrions pas nous plaindre, nous devrions nous mettre au travail par la recherche de la vérité réparatrice, la justice réparatrice et le pardon réparateur. Car, nous ne devrions aucunement être des fils et filles de la haine, les fractures mémorielles de notre histoire commune ne doivent pas être des ‘’histoires’’, ne doivent pas non plus servir de tremplin pour des politiciens en manque de visions et d’offres politiques pour confondre nos institutions aux ethnies, aux communautés. Ahmed Sékou Touré a marqué son histoire en lettre d’or dans le panthéon des grands hommes du monde. Nos devanciers sont des héros et les fils les plus illustres de l’Afrique.
Propos recueillis par Camara Mamady