Par Chahredine Berriah
Au 45è jour de son absence, le président Abdelmadjid Tebboune a réapparu, dans un état délétère, via une vidéo Twitter, à partir d’une chambre d’hôtel en Allemagne, pour nous confier brièvement qu’il avait été « évacué en urgence » dans un hôpital près de Cologne (c’est ce qu’on savait déjà) et qu’il allait mieux, nous rassurant qu’il rentrerait au pays dans les prochains jours.
«Aujourd’hui, grâce à Dieu, je suis en convalescence. Cela va prendre encore deux ou trois semaines pour que je reprenne mes forces physiques »
Méconnaissable physiquement, il ressassa quelques instructions données au premier ministère, concernant l’éducation et la loi électorale, entre autres…
Aucun message sur l’événement régional, notamment la reconnaissance de Trump de la marocanité du Sahara occidentale pour laquelle l’Algérie s’investit jusqu’à l’os depuis 1975, ni sur la normalisation du Maroc avec l’entité sioniste.
La sortie du président est une supercherie : dimanche 13 décembre, Tebboune venait de marquer son 45è jour d’absence, et cela signifiait qu’il tombait sous le coup de l’article 102 de la Constitution qui le condamnait automatiquement à la destitution pour cause d’incapacité de gouverner (vacance de pouvoir)
Cette sortie surprenante et inattendue n’avait pas été annoncée par les services de la présidence, ni l’agence officielle du gouvernement, comme cela se faisait habituellement.
Pire, le chef de l’Etat ne s’est pas exprimé à travers un média national, mais via son compte Twitter. Est-ce à dire que Tebboune ne faisait plus confiance à sa télévision ou bien ceux qui gouvernent le pays le lui ont interdit ?
Toute la question est là, mais ce qui est sûr, le bref discours du président a plus inquiété que rassuré un peuple plus que jamais livré à lui-même…
C.B