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Reporter, témoin des faits

Guinée : Sanctions de la CEDEAO contre le CNRD, des Guinéens se prononcent

Des Guinéens de l’intérieur et de l’extérieur jubilent et continuent de jubiler depuis la chute du régime du Président Alpha Condé et se sentent enfin «libérés» grâce au putsch du Colonel Mamady Doumbouya. D’autres guinéens fulminent et réclament sa libération immédiate tout comme les Présidents et Gouvernements de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). Ces derniers ont d’ailleurs pris une série de décisions à l’encontre des membres du CNRD (Comité National du Rassemblement et du Développement) particulièrement le gel des avoirs des membres de la junte, l’interdiction de voyager des membres putschistes du CNRD et leurs familles, la libération immédiate et sans condition de l’ancien Président, le retour à l’ordre constitutionnel dans un délai de six (6) mois … Notre reporter a rencontré des Guinéens. Et ils se prononcent…

«La CEDEAO reste une organisation sous régionale, et elle englobe la plupart des Etats souverains de l’Afrique de l’Ouest. Ainsi jouant le rôle d’institution dans telle ou telle prise de décision (économique, politique, sociale…) il faut reconnaître aujourd’hui que la CEDEAO accompagne plusieurs pays à gérer des conflits sur le plan politique voire l’ethnique… Cependant le cas de la Guinée est particulier par rapport à leurs décisions (prisées durant le  Sommet extraordinaire organisé à Accra, au Ghana, jeudi dernier, ndrl). Je trouve impossible d’organiser des élections libres et transparentes en six (6) mois seulement sans oublier (le souci) de l’accalmie durant la transition. C’est vraiment une utopie. Sur ce, je rejoins M. Bah Oury (Ancien Ministre et Président du …) qui propose vingt-quatre (24) mois, c’est-à-dire deux (2) ans juste une histoire de bien se préparer afin d’éviter des bavures politiques à l’avenir qu’a connu la Guinée durant cette dernière décennie», a clamé Mohamed Bamba Camara, juriste des Affaires tout en interpellant l’instance dirigeante de la CEDEAO : «Il faut que la CEDEAO sache qu’aucun pays ne pourra organise une élection avec ce délai tout en respectant les fondements de la démocratie». Il termine avec ces mots : «La CEDEAO a pris une décision qui va à l’encontre des réalités du pays»

«La Guinée est un pays, qui sait prendre son destin en main»

«Je voudrais que la CEDEAO nous accompagne dans nos prises de décisions et non qu’elle nous fixe des normes à respecter. Elle ne devrait pas du tout oublier que la Guinée est un pays (souverain), qui sait prendre son destin en main. D’ailleurs, si on retombait dans l’impasse, la CEDEAO aura pleinement sa responsabilité. La CEDEAO était où lorsque l’ex Président a violé la Constitution pour briquer un 3ème mandat ? Combien de gens sont morts manifestant contre le 3ème mandat ? Aujourd’hui qu’elle ne vienne pas nous parler de sanctions ! C’est vraiment bizarre !», s’étonne Blaise Théa tout en affirmant que le développement de la Guinée dépendra des Guinéens et des Guinéennes : «Les institutions internationales ont échoué. Il faut le dire (sans ambages), parce qu’aujourd’hui plusieurs pays de l’Afrique et du monde se retrouvent dans des situations infernales. La Guinée a son destin en main, Aux Guinéens de savoir comment sortir le pays dans la pauvreté, parce que notre développement dépendra de nous».

Abdoulaye Baldé