Par Chahredine Berriah
A l’occasion du remaniement ministériel, du 23 juin 2020, le député à l’Assemblée populaire nationale, M. Samir Chaabana a été nommé ministre délégué chargé de la Communauté nationale à l’étranger. Rien d’anormal jusqu’ici.
Sauf que trois jours plus tard, cette nomination a été purement annulée par le président de la république. La cause ?
La réponse dans un communiqué du premier ministère: « Samir Chaabna a accepté le poste sans déclarer détenir la nationalité étrangère (française) et, après avoir refusé de renoncer à sa nationalité, le Président de la République a annulé sa nomination ». Voilà!
- Chaabna, binational donc, sait qu’un commis de l’Etat en Algérie est éjectable. La nationalité, elle, est durable.
Ce qui est curieux, c’est cette levée de bouclier sur les réseaux sociaux, jetant l’anathème sur Samir jusqu’à le traiter de traître.
Triste raccourci lorsque l’on sait que beaucoup d’Algériens sont prêts à vendre leur âme pour un visa schengen. En témoignent, les files d’attente devant les centres TLS, les pots de vin pour un rendez vous de visa. Sans compter les milliers de jeunes qui prennent la Méditerranée dans des bateaux de fortune pour un meilleur destin en Europe.
C’est triste, car presque tous nos ministres, une fois leur mission terminée, élisent domicile dans meilleurs quartiers parisiens.
Déjà lorsqu’ils étaient en fonction, ils se soignaient dans les hôpitaux français.
Mais ce qui me taraude l’esprit, c’est comment tout un Etat souverain, avec ses différents services, ignorait que M. Chaabna avait la double nationalité, lui le député et le journaliste de la chaîne dé télévision nationale ?
Le paradoxe dans un pays qui marche à reculons: en Algérie, un binational peut être député, mais pas ministre.
Juste deux question, encore deux: notre équipe nationale de football, championne d’Afrique en 2019, est composée d’une quinzaine de binationaux (franco-algériens). Doit-on les disqualifier et rendre le trophée à la confédération africaine de football ?
Les experts en nucléaire, faisant le bonheur des institutions américaines, dont le savant Zerhouni (Nasa) algéro-américain, appelé récemment à la rescousse par le président de la république, pour “aider le pays avec ses conseils” va-t-il être reconduit ?
C’est sérieux, je ne commente aucune décision. Avant hier, un confrère a été condamné à 3 ans de prison ferme pour un post sur facebook.
C.B