Hafiz Baldé : «Ousmane Sonko est mieux placé pour être (…) afin de mettre …»

Ce lundi 8 avril 2024, la Rédaction de Farafinainfo.com revient sur les faits marquants de l’[Actu de la Semaine en 3 Questions] en Afrique particulièrement la nomination d’Ousmane Sonko au poste de Premier Ministre du Sénégal. La République du Togo se dote d’une nouvelle Constitution. Et le Général Mamadi Doumbouya, Président de la Transition en Guinée, qui a été tant ovationné à l’investiture du nouveau Président de la République du Sénégal. Entretien avec …  Hafidjouh Baldé, Juriste & Chef d’entreprise

 1) – Ousmane Sonko est nommé Premier Ministre du Sénégal par le Président Bassirou Diomaye Faye, le Prof. Mary Teuw Niane, Ministre-Directeur de Cabinet du Président de la République du Sénégal… Et le Président Faye a annulé les dernières décisions prises par son prédécesseur Macky Sall lors de la réunion du Conseil Supérieur de la Magistrature en date du 29 mars 2024. Ce dernier avait nommé le Premier Président de la Cour Suprême et avait pourvu aux postes de membres du pôle financier. Que pensez-vous de ses premières décisions prises ?

Les premières décisions prises par le nouveau président du Sénégal, Monsieur «BDF (Bassirou Diomaye Faye, ndlr)», expriment clairement la rupture voulue par les Sénégalais incarnée par les leaders du PASTEF (Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité; ndlr). C’est vrai que j’aurais estimé qu’Ousmane Sonko aurait plus à gagner en étant président de l’Assemblée Nationale puisqu’en cas de manque de résultats socioéconomiques tangibles, un remaniement du gouvernement s’imposerait et il quitterait la primature en ayant déçu ses compatriotes Sénégalais. Mais d’un autre point de vue, il est mieux placé pour être PM (Premier Ministre, ndlr) afin de mettre en œuvre le programme de la rupture dont il est le principal artisan. La nomination de Monsieur Mary Teuw Niane s’inscrit dans le même cadre . C’est un proche et homme de confiance du président et surtout il sait très bien ce qu’il faut pour assumer ses responsabilités. C’est aussi dans bonne dynamique des nouvelles autorités de revoir vite certaines décisions de l’ancien président surtout en ce qui concerne certains postes stratégiques tels que du Premier Président de la Cour Suprême et ceux des membres du pole financier. Il faut absolument compter sur des hommes et des femmes compétents qui adhèrent aux idéaux de la rupture.

 2) – Le Togo se dote d’une nouvelle Constitution. Une réforme, votée le 25 mars 2924 par l’Assemblée Nationale, ouvre la voie à ce que le Président de la République, Faure Gnassingbé, qui est au pouvoir depuis 2005, se maintienne au pouvoir. Face à la polémique, une deuxième lecture du texte va être soumise aux députés. Quel commentaire faites-vous de cette nouvelle réforme constitutionnelle aux pays des Gnassingbé ?

C’est un véritable drame constitutionnel qui se joue au Togo en ce moment au service d’un régime clanique et antidémocratique. Le Président actuel du Togo est le résultat d’un régime dynamique voulu par son père et le système FRANCAFRIQUE. Il vogue au gré des prétentions démocratiques et d’un opportunisme de caméléon. Faut-il se rappeler qu’au début de la crise au Niger, le Togo soutenait la CEDEAO de (Emmanuel) Macron. Mais peu de temps après, le régime en a pris ses distances et a même organisé un Forum panafricain pour y convier les autorités du Mali, du Burkina-Faso et du Niger, toutes victimes de la même organisation de marionnettes au service de la FRANCAFRIQUE. Tous ces errements et calculs malsains illustrent la nature et la mauvaise foi de ce régime qui est en train d’aller plus loin dans destruction de la démocratie.

3) – «Vêtu d’un large boubou blanc, le militaire putschiste (tombeur du Président Alpha Condé, le Général Mamadi Doumbouya, ndlr) a été ovationné plusieurs fois à son arrivée et lors de son apparition sur les écrans géants de la salle, aux allures de hangars», rapporte Marianne. Comprenez-vous qu’un putschiste militaire, qui a ouvertement et vertement critiqué la démocratie à la tribune des Nations-Unies, soit ovationné à l’investiture du Président démocratiquement élu du Sénégal ?

Le chef de la junte en Guinée bénéficie encore du soutien à l’étranger parce qu’on le confond encore aux juntes du Mali et du Niger. Sa déclaration anti-démocratie occidentale a été perçue comme une véritable rupture avec l’hypocrisie de la communauté occidentale dite internationale. C’est pourquoi il est si souvent ovationné même dans le cadre d’une telle cérémonie. Mais à l’interne, il y a des signes de déceptions qui font craindre la transformation de la transition en une trahison. La maltraitance des libertés publiques, et le fait de s’entourer encore et toujours des ministres incompétents font craindre le pire pour la Guinée.

Rédaction de Farafinainfo.com

 

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