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Reporter, témoin des faits

Emigration irrégulière en Algérie: Le silence méprisant des autorités !

En 2021, pas moins de 15 000 algériens, hommes, femmes et enfants, ont pris des felouques rapides pour atteindre les côtes espagnoles.

Par Chahreddine Berriah pour Farafinainfo.com

Une aventure qui a endeuillé de nombreuses familles -et continue de le faire- puisque ces traversées risquées sont souvent synonymes de noyades, de disparitions et de graves blessures psychologiques.

Les organisations non gouvernementales, particulièrement espagnoles, comme Heros Del Mar (Héros de la mer) et le centre international d’identification des migrants disparus rapportent quotidiennement des informations inquiétantes, des chiffres douloureux concernant les victimes de La Méditerranée. Ainsi, l’on sait que près de 2 00 personnes ont péri en mer et 50 d’autres sont toujours portés disparus.

En dépit de ces tragédies, le régime algérien ne semble pas s’en offusquer et s’en inquiéter, dans le sens où ni le président de la république, ni aucun autre responsable n’ont jugé utile d’en parler. Les médias, qui sont à la solde du pouvoir, ne pensent pas nécessaire d’en consacrer des tables rondes ou des émissions.

La raison est simple : si l’Algérien, la femme enceinte, le chômeur, le cadre de l’Etat, l’athlète de haut niveau, l’artiste, le commerçant… prennent la mer en payant l’équivalent de 4 500 euros, au risque de leur vie, c’est que dans  « L’Algérie nouvelle » de Abdelmadjid Tebboune, cela ne vaut pas la peine d’y vivre. Misère, insécurité, discrimination, libertés rétrécies, menaces de prison pour une publication dans les réseaux sociaux… poussent les Algériens à quitter une patrie moins garantie que les vagues d’une mer houleuse.

Ce régime, installé par les armes et a fraude, est en complète déconnexion de la réalité de son peuple.

Le hirak, mouvement populaire contestataire, né spontanément le 22 février 2019 pour déloger Abdelaziz Bouteflika et sa pègre, n’a pu, cependant, réussir à éradiquer le système dictateur. Les millions d’Algériens, qui avaient cru en cette renaissance (des millions de manifestants sortaient dans la rue) ont vite fini par déchanter. La police de Tebboune a pris le dessus sur des citoyens pacifistes qui ne revendiquaient qu’une existence basée sur la loi et la justice sociale.

La riposte du régime a été cinglante : tout citoyen qui manifeste ou qui s’exprime sur les réseaux sociaux est considéré comme terroriste.

Aujourd’hui, on compte quasiment autant de détenus politiques que les condamnés pour les droits communs. C’est dire qu’en Algérie actuelle, un citoyen tranquille, c’est un citoyen mort…

C.B