Guinée : Prix du sac de farine variables, boulangers ne savent pas à quel prix se vouer et familles redoutent la hausse du prix du pain.
EnQuête de Farafinainfo.com – Les prix du sac de farine varient d’un magasin à un autre : 360.000 Francs Guinéens, 365.000 Francs Guinéens et 370.000 Francs Guinéens. Idem pour le kilogramme de farine qui coûte 8.000 Francs dans les magasins. Mais le kilogramme de farine bien traitée et emballée se vend 20.000 Francs Guinéens dans les boutiques. Une situation qui inquiète plus d’un boulanger, qui ne sait pas du tout à quel prix se vouer sur le marché. Et les consommateurs redoutent l’augmentation du prix du pain.
«Le prix du sac de farine ne cesse de grimper (sur le marché) ! Nous savons que le pain fait partie de l’alimentation de base du Guinéen. Au moment où, on achetait le sac à 300.000 Francs Guinéens, tout le monde disait que c’était (trop) cher ! Si aujourd’hui, un sac coûte à 350.000 Francs Guinéens, je me demande où allons-nous avec cette hausse des prix des denrées alimentaires de grande consommation ? Le pain est devenu un luxe pour certains citoyens», se lamente et renseigne Thierno Boicar Barry, boulanger dans le quartier de Wanidara (commune de Ratoma, Conakry). Il est 16heures et quelques minutes, des privilégiés commencent à venir et prennent d’assaut la petite devanture du minuscule four pour se procurer du pain chaud. A l’intérieur, les jeunes boulangers se bougent et servent les clients.
Tant d’efforts pour un «maigre bénéfice»
Et notre interlocuteur boulanger de révéler que : «Les boulangers fournissent tant d’efforts et ne gagnent pas grand-chose» et nous invite à faire cet exercice mathématique. Certainement, il a oublié que les Guinéens et les chiffres ne font pas bon ménage. «Un sac de farine peut produire 150 baquettes de pains. Et nous vendons 4.000 Francs Guinéens la baquette de pain aux détaillants. Donc 4.000 x 150 = 600.000 Francs Guinéens. Et 600.000 Francs Guinéens. Calculons le bénéfice qui égale le prix de vente moins le prix d’achat 600.000 Francs Guinéens – 350.000 Francs Guinéens =250.000 Francs Guinéens. Il nous reste la somme de 250.000 Francs Guinéens, mais il faut soustraire dans cette somme restante les factures d’électricité et d’eau, mais également le prix du fagot de bois, qui est cher, car le bois qui se fait de plus en plus. Et bien autres charges. Seuls les boulangers peuvent vraiment comprendre leurs propres souffrances». Ce qui n’était pas faux, mais il n’y a pas que les boulangers qui souffrent de la flambée des prix.
Un père de famille redoute l’augmentation du prix du pain
«Quand les prix grimpent sur le marché, ce sont les consommateurs qui souffrent le plus, surtout s’il s’agit des denrées alimentaires de première nécessité. En tant que père de famille, je sais combien de fois, c’est difficile de faire face à la situation actuelle», se plaint Ama Sara Bah, un père de famille tout en regrettant d’un moment très récent : «Au moment où le prix du pain était à 3.000 Francs Guinéens, je pouvais acheter plus de deux (2) baquettes de pain par jour pour cinq (5) personnes. C’est vraiment triste que les prix continuent de grimper sans cesse dans notre pays. Personnellement, si le pain coûte plus de 4.500 Francs Guinéens, sincèrement, je ne pourrais plus m’en procurer et ma famille va se tourner vers autre alimentation. Manger le riz matin, midi et soir n’est pas du tout facile, certes, mais que faire faute de moyen ? Nous demandons aux autorités publiques d’avoir les yeux rivés sur le marché ! La flambée des prix ne cessent d’étrangler les pères et mères de famille. Que les ministres, qui vont cultiver les 50 hectares, essayent de diversifier les semences en cultivant un peu de tout». La peur est perceptible entre ses phrases. Et le père de famille redoute d’une éventuelle augmentation du prix du pain, parce que le Gouvernement Mohamed Béavogui avait malheureusement acté et même justifié la dernière hausse du prix du pain en République de Guinée par la voix de Bernard Goumou, Ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME.
EnQuête de Farafinainfo.com réalisée par Abdoulaye Baldé