Par Chahredine Berriah
« Il ne faut pas crier victoire trop tôt » dit le proverbe anglais.
Quand Said, frère et ex conseiller du président déchu Abdelaziz Bouteflika, les généraux Mohamed Mediène, dit Toufik, et Athmane Tartag (renseignements) ainsi que la secrétaire générale du parti des travailleurs (PT) Louisa Hanoune avaient été condamnés à 15 ans de prison fermes pour “Complot contre l’armée et l’Etat”, on avait, nous une grande majorité du peuple, dansé comme des fous pour fêter, croyions-nous, le début de la dislocation du clan mafieux qui a mis à genoux le pays. (Cependant, Said a été transféré dans une prison civile pour une affaire de corruption pendant les 20 ans de règne de son frère).
Mais, quand la Cour d’appel militaire de Blida (centre d’Algérie) les a lavés de tout soupçon, samedi dernier, nous avons du, malgré nous, dégueulé nos excès de bonheur.
Aujourd’hui, nous sommes persuadés qu’il y a bien eu complot, mais… contre nous, une grande majorité du peuple.
Le régime, qui a la vie longue, se recycle par des méthodes dont seuls les stratèges ont le secret.
Aujourd’hui, nous nous rendons compte que, émotifs, nous vivons selon les faits et les événements qui se bousculent. Notre vie est une suite d’instants de joies courtes et de malheurs continuels, d’où notre tempérament agressif, notre personnalité lunatique.
Nous sommes un peuple qui perd de sa crédibilité. En fait, nous sommes plus à plaindre qu’à autre chose. Nous avons perdu confiance en tout, nous avons perdu la tête, la raison d’être et le goût à la vie.
Tebboune, le chef de l’Etat, est retourné aux affaires, même s’il a perdu de sa verve et ne nous parle plus, via sa télé. Nous l’avons vu signer des documents, sourire, aussi.
Le confinement a été prolongé, et notre détresse, aussi.
Emotifs, nous attendons un exploit de notre équipe nationale de football pour crier « On, Two, three, viva l’Algérie ! »
Une supercherie qui nous permet de vivre en sursis !
C.B