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Reporter, témoin des faits

Mauritanie : Je soutiens l’OLAN, parce que …. ( Maïmouna Abdallahi SALECK)

Je soutiens l’OLAN dans sa requête d’officialisation des langues mauritaniennes … parce que je ne vois plus comment, autrement, faire pour (construire ou) vivre ensemble en harmonie et en paix sur cette terre « Inchallah bénie » de nos ancêtres.

Je la soutiens encore plus fort lorsque je vois l’engouement des jeunes à porter cette requête … un message d’espoir vers la construction.

Avant la création de grandes villes communautarisées comme la ville de Nouakchott, c’était possible sans l’intervention de l’école, qui devait servir à répondre à d’autres besoins plus urgents de la vie !

En effet, j’ai vécu moins de 2 années à Nouakchott, à la fin des années 60 et cela m’avait suffit pour apprendre à communiquer avec nos voisins originaires du fleuve, du Nord ou de l’Est, sans aucune difficulté. Je parlais couramment Halpoullar, Bambara, Wolof et Hassaniya.

Grâce à mes connaissances linguistiques, j’ai même servi d’interprète à mon Papa au Sénégal et au Mali lorsque l’on faisait les courses au marché, ou lorsqu’il fallait communiquer avec la famille du gardien de l’ambassade.

Malheureusement, après une rupture avec le pays de plus d’une décennie, j’ai perdu ce précieux apprentissage, faute d’application !

Aujourd’hui je ressens une frustration, doublée quelques fois de honte ou de colère, lorsque j’utilise une langue étrangère (l’arabe ou le français) pour m’adresser à des gamins devant une école publique dans un quartier périphérique …. alors que je sais qu’ils ne comprendront pas la moitié de mon propos !

Et c’est le lieu pour moi, d’interpeller nos pouvoirs public, de profiter de ce moment qu’ils se sont donné pour réfléchir et innover, de tirer les leçons du passé et de trouver des réponses adéquates et innovantes aux questions légitimes de nos populations.

Le RWANDA, malgré tous ses défis, a pu se relever et se reconstruire avec un modèle qui lui est propre et a démontré que l’on pouvait faire AUTREMENT du développement !

La Mauritanie a toutes les capacités pour décider de son avenir ! Elle a tout le potentiel historique, social, naturel et humain – nécessaires pour bâtir de nouvelles bases solides, sincères, rigoureuses, fédératrices et réellement innovantes en rupture avec un système économique mondial exsangue, destructeur, injuste et inhumain !

Ensemble, pansons nos blessures, recousons nos cicatrices, et re-dessinons l’espoir et la confiance !

Maïmouna Abdallahi SALECK, Journaliste Indépendante