Mohamed Touré, Professeur : «La justice qui était appliquée en Guinée, était celle contre les pauvres … »

Ce lundi 24 janvier  2022, la Rédaction de Farafinainfo.com a fait réagir l’un de ses chroniqueurs, Mohamed Touré, Professeur de son état aux faits marquants de l’actualité de la semaine écoulée en République de Guinée et dans la sous-région – Actu de la Semaine en 3 Questions – Entretien …

 Le peuple malien a rendu un vibrant hommage au défunt Président Ibrahim Boubacar Keïta vendredi 21 janvier 2022. Mieux, le Colonel Assimi Goïta, Président de la Transition et son tombeur, a décrété trois jours de deuil national. Décidément les Africains aiment célébrer les morts n’est-ce pas ?

Oui, Monsieur, je suis entièrement d’accord de cette expression (les Africains aiment célébrer les morts). Cela peut être lié à l’amour, l’affection qu’ils ont pour des personnes disparues mais surtout le service rendu à la nation par ces personnes. Mais, la mort ne doit pas nous amener à des comportements de célébration, de regret plutôt au changement de comportement vis-à-vis des uns envers les autres. Aucune personne ne vivra éternellement dans ce monde ici-bas. Cela doit nous apprendre ce que nous devons faire et comment le faire parce qu’on vit pour un temps après lequel on disparaîtra. Donc, nous devons nous battre pour rendre meilleurs les autres afin que notre départ ne soit pas un frein au développement. Il est aussi mieux de reconnaître les bienfaits de chacun en sa présence en l’écoutant, l’aidant, servant et non en son absence. En somme, la mort d’une personne ne doit pas nous empêcher de travailler, mais, nous permettre d’obtenir une prise de conscience de ce qu’on est en train de faire et le comment.

Mohamed Béavogui, Premier Ministre du Gouvernement de la Transition, a procédé à l’installation des membres de la CRIEF (Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières) vendredi 21 janvier 2022. Charles Wright, Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry, a dévoilé plusieurs dossiers de corruption, de détournement, de blanchiment, Air Guinée…. N’est-ce pas là Guinée du Colonel – Président Mamadi Doumbouya est partie pour un marathon politico-judiciaire ?

Pour cette deuxième question je dirai aussi oui! Mais on doit rappeler que le Président, Colonel Mamadi DOUMBOUYAH avait dit lors de la prise du pouvoir que la justice sera la boussole pour orienter…. Il est à comprendre que les difficultés auxquelles notre pays était confronté, sont liées au manque de la justice pour tout le monde. La justice qui était appliquée en Guinée, était celle contre les pauvres et en faveur des plus riches. C’est vrai, cette action est longue et difficile, mais elle se doit, pour permettre au guinéen de vivre mieux et surtout d’être honnête dans l’exercice du service qui va lui être confié. Quelqu’un l’a dit que : « Le bon sens est la chose la mieux partagée et que l’Homme dépend de l’utilisation de ce bon sens.» Donc, nous devons nous en réjouir bien que la procédure sera longue et difficile, mais cela nous aidera à changer nos habitudes anormales et adopter un comportement meilleur. Pourquoi les gens se tuaient et tuaient pour les postes de responsabilité, c’est parce qu’ils cherchaient à détourner et non travailler pour le bien être du Guinéen. Il faut noter que le CNRD est en train de mettre et de dynamiser les Institutions et non lui qui doit aller jusqu’au bout, connaissant que c’est une période d’exception et non un temps normal. En résumer, ce marathon politico – judiciaire est un début d’une action par un groupe, qui ne va pas être achevée par celui-ci. L’Administration est une continuité qu’il faut faire espérer en posant des bons actes.

Les Sénégalais sont appelés aux urnes dimanche 23 janvier 2022 pour élire leurs maires et les présidents de Conseil départemental. Sept (7) candidats sont en lice pour la mairie de la ville de Dakar. Quel regard portez-vous sur ces élections locales sénégalaises ?

C’est un regard d’espoir et de joie en me référant à leur civilitude, à leur sérieux à se gérer et à gérer leurs problèmes.

• Un sentiment d’espoir dans la mesure où la population choisira celui qui pourra les aider à trouver des solutions à leurs problèmes et non les opposer pour des intérêts personnels et égoïstes

 

• Un sentiment de joie par rapport au respect de leur engagement mais plus particulièrement l’utilisation rationnelle de la démocratie qui est conforme leurs réalités. Pour terminer, je vais leur dire que cette élection doit renforcer leur union et non être source de haine entre eux et entre les citoyens. Les candidats doivent se parler, se rendre visite, manger ensemble pour mieux apprendre au peuple qu’ils souhaitent diriger, aimer, orienter, aider bref, conseiller.

 Rédaction de Farafinainfo.com