Patricia Lamah, lauréate du PRIX de la Meilleure coiffeuse du contient africain «C’est toujours une fierté pour moi de représenter mon pays, de hisser de très haut les couleurs nationales.»
La Guinéenne Patricia Lamah, qui a raflé le Prix de la meilleure coiffeuse de l’émission Koiffure Kitoko en 2018, est désormais une fierté nationale, adulée et célébrée dans son pays natal. Cette conseillère juridique des banques est passionnée de coiffure et patronne de Pat’s Natural Beauty. La coiffure, elle en a parlé d’un air et d’un ton passionné tout au long de cet entretien…
Comment peut-on vous présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle Patricia Lamah, je suis conseillère juridique des banques et coiffeuse. Et j’ai été la grande gagnante du concours de coiffure panafricaine dénommée « Koiffure Kitoko »
Surprise ou pas vraiment de remporter le Prix de la « Meilleure coiffeuse du continent africain » ?
Je n’étais pas surprise, j’étais très fière de remporter ce trophée parce que j’étais quand même au milieu de très grands coiffeurs africains, c’était une grande fierté pour moi. Moi qui suis quand même nouvelle dans ce domaine parmi des coiffeurs professionnels. La coiffure, c’est quelque chose que j’aime beaucoup. Moi, petite coiffeuse, parmi des gens qui ont 15 voire 17 ans d’expériences professionnelles. Et moi, je n’ai que deux ans d’expérience et venir rafler ce trophée devant tous ces concurrents, c’est vraiment une grande fierté pour moi.
Avez-vous suivi une formation en coiffure ?
Je n’ai jamais suivi de formation en coiffure. Je suis autodidacte. La coiffure, je l’ai apprise sur le tas en regardant des vidéos et lissant beaucoup, apprendre à maîtriser les cheveux. Je n’ai jamais été dans une école de coiffure, ni dans un salon de coiffure pour un stage pour être aussi compétente. Et je peux dire aussi que c’est une passion qui m’a poussé jusqu’à ce niveau.
Etre coiffeuse, est-ce un rêve d’enfant ?
Non, ce n’est pas un rêve d’enfant, c’est une passion. Déjà plus jeune, je coiffais mes amies mais je n’ai jamais pensé que j’allais développer ce don que j’avais en moi. C’est une passion que j’ai su développer et mettre à profit.
D’où est venue l’idée de se présenter à un concours continental de coiffure ?
Je regardais l’émission pour les deux saisons passées et j’ai vu que la Guinée n’était pas représentée. Ça tombait bien et j’ai une amie qui m’a envoyé le lien et m’a dit que je pouvais bien m’inscrire. Donc, je me suis inscrite. De fil en aiguille, j’ai été sélectionnée pour représenter la Guinée pour la première fois à ce concours. Je peux dire que c’est l’envie de représenter mon pays et surtout j’ai été boostée par mes copines et clientes. L’effet conjugué de ces deux choses m’ont encouragé à prendre part à ce concours continental de coiffure.
Qu’est-ce qui peut pousser une conseillère juridique d’une banque à se lancer dans la coiffure ?
La coiffure est une passion pour moi comme je l’ai dit au départ de cette interview. C’est quelque chose que j’ai voulu. C’est vrai que je suis juriste de formation, c’est à dire que j’ai étudié à l’université et je suis sortie avec une maîtrise en Droit privée. Mais la coiffure, c’est quelque chose que j’ai vraiment aimée. Et à travers les coiffures que je faisais à mes amies que j’ai eu beaucoup de sollicitations. Cela m’a poussé à ouvrir un centre capillaire pour pouvoir traiter mes amies et clientes, parce que je me suis quand même orientée dans l’entretien des cheveux crépus parce que j’avais des cheveux crépus et je passais tout mon temps à chercher des nouvelles astuces, des nouvelles manières à traiter leurs cheveux et les coiffer. Donc, je suis restée à m’occuper de mes propres cheveux et d’autres clientes ont voulu que je m’occupe de leurs cheveux, c’est de fil en aiguille que c’est parti et j’ai ouvert mon salon.
Est-ce que vous attendiez à être reçue et célébrée par les hommes politiques de votre pays, la République de Guinée ?
Ça fait plaisir que les grands hommes de ce pays me célèbrent et me félicitent parce que c’est toujours une fierté pour moi de représenter et de redorer le blason de mon pays, de hisser de très haut les couleurs de mon pays. C’est toujours un honneur et un plaisir d’être célébrée par eux et je leur remercie infiniment car je ne m’y attendais pas à une telle ampleur et vraiment merci à tous et à toutes, qui m’ont soutenu et félicité.
De quoi avez-vous eu peur lors de ce concours continental africain ?
Lors de ce concours, ma plus grande crainte était de ne pas pouvoir satisfaire les membres du jury. Il faut reconnaître qu’on avait des membres du jury très sévères et très compétents, qui avaient l’expérience qu’il fallait donc moi en tant que petite coiffeuse, je voulais coûte que coûte les satisfaire et qu’ils soient contents de mon travail donc j’avais plus peur de cela que de mes concurrents.
Est-ce une toute première participation à un concours international ?
C’était la toute première fois que je prenais part à un concours. Et Dieu merci, ça s’est très bien passé. Nous sommes sortie vainqueur.. Première participation de la Guinée, première victoire. Je ne peux qu’être fière de moi.
Comment vous vous voyez dans 10 ans ?
Dans 10 ans, je me vois avec une école de coiffure, parce que je compte professionnaliser ce domaine et rendre bénéfique pour tous ceux et toutes celles qui embrasseraient ce métier. Et j’espère que les dix prochaines saisons de » KITOKO KOIFFURE « (c’est le nom de cette émission concours sur A + ndlr) que la Guinée remportera toujours ce concours parce que je souhaite quand même préparer la relève pour les prochaines éditions.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes filles guinéennes et africaines qui aimeraient vous emboîter le pas ?
Je dirai à mes sœurs de se battre, de prendre au sérieux leur travail, de se prendre au sérieux, de ne pas compter sur leurs atouts physiques pour pouvoir obtenir ce qu’elles veulent. Elles doivent se battre, travailler et redoubler d’effort pour atteindre dignement leurs objectifs. Car, seul le travail paie.
Propos recueillis par Camara Mamady