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Reporter, témoin des faits

Soninké Diané, Acteur du Développement : «Le CNRD doit plutôt avoir pour boussole la contrainte du pouvoir au lieu … »

Ce lundi 16 mai 2022, la Rédaction de Farafinainfo.com a fait réagir l’un de ses chroniqueurs, Soninké Diané, Acteur du Développement de son état aux faits marquants de l’actualité de la semaine écoulée en République de Guinée et dans la sous-région – Actu de la Semaine en 3 Questions – Entretien

Le CNT (Conseil National de la Transition) a validé un chronogramme de 36 mois de Transition. Des politiques rouspètent cette durée de la Transition. La Coordination nationale du FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution) dénonce vertement la violation de la Charte de la Transition et annonce ouvertement des manifestations. Le CNRD (Comité National du Rassemblement pour le Développement) prend acte dudit chronogramme et interdit les manifestations politiques. Apparemment, la transition guinéenne sera mouvementée, pas «apaisée» comme voudrait le Colonel Mamadi Doumbouya, Président de la Transition. S’achemine-t-on vers un face à face FNDC & des Politiques vs CNRD ?

Dans notre environnement en constante mutation, la concertation et la maturité doivent être formulées avec le plus grand sérieux. Nous sommes dans une dynamique de reconstruction de la République, alors les muscles ne peuvent pas s’inviter dans ce processus. Il est impératif de déployer une pédagogie à cet effet. Mais dès qu’on se fie aux avantages de positionnement de la circonstance pour se débiner de l’objectif réel, qui a prévalu les événements du 5 septembre, ça serait grave. On perd la lucidité et le raisonnement à coup sûr. Dans notre pays, on a pris l’habitude de s’aligner sur la volonté de l’exécutif. Est-ce opportun ou réaliste ? Je crois qu’il faut aller au-delà des considérations personnalisées et être vraiment focus sur les variables nécessaires à la République. Notre pays doit retrouver toute sa place dans le concert des nations par la sérénité et la responsabilité face à l’histoire, chaque acteur doit être animé d’un sentiment passionnel positif pour la GUINÉE dans les moments difficiles pour sortir avec honneur de cette énième transition. Le CNRD doit faire plus d’efforts pour rassurer les uns et les autres, et ne pas tomber dans le confort du pouvoir, le CNRD doit plutôt avoir pour boussole la contrainte du pouvoir au lieu et place du confort du pouvoir. Nous avons l’obligation de soutenir les actions positives de la junte militaire, apporter nos critiques, nos contributions pour la construction de la GUINÉE nouvelle.

Ousmane Sonko, Maire de Ziguinchor, passe à l’action et rebaptise les rues et places de «sa» ville. « – Rue du Lieutenant TRUCH devient Rue Seleki 1886 – Rue General de Gaulle devient Rue de la Paix – Rue de France devient Rue de l’Union Africaine – Rue Lieutenant Lemoine devient Rue Thiaroye 44 – L’avenue du capitaine Javelier devient L’avenue du Tirailleur Africain.. »  Comment peut-on qualifier cet acte de rebaptisation des rues et places de la ville de Ziguinchor ?

L’indépendance est entière et intégrale, ne pas l’assumer, c’est irresponsable et inintelligent. Sonko affiche à travers cette démarche son africanité, les signes colons n’ont plus de sens sur nos terres. Nos leaders doivent emboîter le pas à ce maire. Les rues et Avenues en France portent les noms des symboles français, pourquoi le contraire en Afrique ? L’Afrique doit pouvoir écrire, elle-même son histoire et donner la fierté à son identité à la nouvelle génération.

Le couple Azaya & Djelikaba Bintou a rempli le Palais de la Culture d’Abidjan et porté haut la musique guinéenne en Côte d’ivoire. Etes-vous surpris ou pas de cette prestation époustouflante ?

Tout travail est toujours bien récompensé. C’est une fierté nationale, le couple doit encore travailler d’arrache-pied pour fouler le sol d’autres univers. La GUINÉE est une grande nation de la musique, il suffit de revisiter notre passé pour comprendre la place de la culture dans la promotion de notre pays. Vivement nos artistes doivent vivre de leur talent, notre gouvernement doit pouvoir permettre de sécuriser les droits d’auteurs de nos artistes, car la musique est une vraie industrie qui peut générer des revenus importants pour le développement de notre pays.

Rédaction de Farafinainfo.com