Le président de la République, Pr. Alpha Condé, continue ses déplacements dans la Guinée profonde. Ses discours se suivent et ne se ressemblent pas. Après les sévères mises en garde «Quiconque veut saccager les urnes, frappez-le … », «Personne n’a le droit d’empêcher quelqu’un de voter», il exhorte désormais ses militants et sympathisants : « Allez-y récupérer vos cartes pour que la victoire soit nette le soir du 1er mars !»
Pour défendre bec et ongles son projet de nouvelle constitution, le président guinéen ne lésine pas sur les mots, surtout sur les promesses. Il s’est particulièrement réjoui de la forte mobilisation de ses militants et sympathisants à Siguiri. Et il a laissé entendre de vives voix «Siguiri reste Siguiri». Il n’a pas manqué de dire à ses militants : «C’est très bien de continuer à se mobiliser pour pourvoir m’accueillir chaleureusement dans cette ville bastion du RPG, mais allez-y récupérer vos cartes d’électeurs dès maintenant pour que vous puissiez voter le 1er mars prochain. Et pour que la victoire soit nette au soir du 1er mars.»
Siguiri et Alpha, une histoire d’amour qui dure et perdure
Siguiri a toujours voté pour Alpha Condé et son RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée) depuis la toute première élection présidentielle pluraliste du 19 décembre 1993 en Guinée. Cette histoire d’amour dure et perdure de nos jours. Ces hommes, femmes et enfants de la ville de Siguiri, qui sont évidemment acquis à la cause du Pr. Alpha Condé, auraient voté sur la natte étalée par terre lors de cette présidentielle guinéenne de 1993. Ce qui est contraire au principe «le vote est libre et secret». Et comme on pouvait s’y attendre, les voix de Siguiri ont été tout simplement annulées. Une annulation qui a fait couler beaucoup d’encres et de salive. L’ancien Ministre de la Communication, Alhousseine Makanera Kaké, est revenu tout récemment sur cette annulation dans la presse guinéenne en ces termes : «Ce n’est pas l’annulation des suffrages de Siguiri qui était le problème. Le fait d’annuler les résultats et ne pas reprendre des élections partielles. C’est là où le régime de Conté a péché. Mais Alpha Condé ne pouvait pas gagner avec 26%. Ce qui pouvait arriver, c’est un second tour favorable à Lansana Conté.»
El Madios Ben Chérif